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■ Bien ou mal...
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-05-08 | |
Songes-tu jamais à l’efficacité des rêves ? Je te le demande en toute douleur. Aucun besoin de rigoler sur l’affaire. Tu vois, des hommes qui traduisent leur sommeil avec trop d’insistance, il y en a plus qu'on le veut. Il suffit de leur toucher la main et on se rend compte de l’absence qui les peuple sans qu’on puisse la combler par une sensation quelconque.
Ainsi que je ne vais pas te raconter la nuit passée, le tourment de ses dernières heures. Une sorte d’animal me faisant apprendre à gémir de même que le souvenir engueulé de sa mère. Je m’arrête là, avant de tomber dans mon propre piège. Tu as l’air de quelqu’un qui pratique l’empathie avec la blancheur de l’aube et les oreilles de la ville trempées dans les minutes les plus scandaleuses. Les minutes des accidents entre la direction nue et les chemins lourds de gens. Je vais donc t’avouer l’esquisse de ma théorie. Premièrement, aucun rêve ne résiste en dehors d’une épine effrayée. Il s’agit de l’épine coupée le jour de notre naissance et conservée par l’être le plus proche. Parfois la mère. Parfois un autre meilleur ami qu’on va connaître au moment opportun. Deuxième condition : le rêve n’a que le sens que la sueur de l’épine lui donne au moment du réveil. Cette fois-ci il s’agit de l’épine dorsale. Troisième élément : au-delà du risque de glisser dans le cauchemar, le rêve ne peut pas se dresser en route à suivre. Cette dialectique est la source de tout frémissement au-dessous ou bien au-dessus du drap, quelque propre et sec qu'il soit. Raccourci personnel : l’incapacité récente de mémoriser les détails factuels de mes rêves me défait. J’en suis tellement déçue, que je doute de ma capacité de construire un discours par lequel je puisse t’arracher de ton trouble et continuer notre séance. Il est déjà midi. Le jour arrive à trahir ses couleurs avec la même fragilité de ton attention. Il nous reste cependant une heure, moins abstraite que mon âme, moins chaude que ton silence. Il me reste encore à préciser ce postulat essentiel : le rêve est la chair de notre obscurité lorsque le corps prend refuge dans un état mental pur. Permets-moi alors de t’inviter à un tête-à-tête que tu vas surement appeler déjeuner, afin de mâcher au moins la peau qui tient cette chair si tendre et désespérée. On va renoncer au beaujolais et t’écouter. On va trouver l’interrogation qui soutient la mienne et peut-être peser l’efficacité de toute autre. Faire deux pas dans la ville à l’heure du carnage le moins bruyant.
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