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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2016-12-28 | | Entre les stades où se jouent les réalités du monde et le temple de la consommation, je dépose ma plume et je me couvre le chef ; ce n’est pas grand-chose direz-vous, mais seule la dimension symbolique permet d’accéder au Réel ; en quelque sorte, c’est une kippa pour l'homme, mais un grand pas pour l’humanité ! Un simple lâcher-prise comme le souligne mon rabbin intérieur en me mettant le doigt dans l’œil. Il nous faut bien concevoir qu’en dehors du cochon, tout est loin d’être bon dans l’homo sapiens, et que chez nous, pauvres de ce nous, on a beau se prendre pour des hommes, rien n’est cascher ou halal, tout est gâché, tout est gâchis ! L’homo sapiens étant le seul primate à avoir institué la peine de mort en exploitant toutes les variables des rituels d’abattage social et culturel, du religieux au politique, en passant par toutes les tueries idéologiques et autres génocides. Au bord de la mer Noire comme au bord de la mer Morte, des mères pleurent, mais c’est une même et unique voix qui crie sur nos ruines, dans nos déserts, nos guerres, nos villes et nos consciences. Selon une vieille prédiction du prophète Essaie, c’est ainsi que partout et depuis la nuit des temps, des voix s’élèvent pour nous sortir de la torpeur. Depuis toujours et en tous lieux, d’humbles sages solidaires des autres, et nombre de solitaires à l'ascèse laborieuse, portent en eux ou devant eux des lampes allumées pour éclairer le monde. De la sorte, Jean Le Baptiste, selon les écritures sacrées était vêtu de poil de chameau et portait une ceinture de cuir autour des reins, et dans les ruelles de Sinope, Diogène le Cynique, quant à lui, était simplement vêtu et en SDF philosophe vivait carrément dans la rue ; c’était ainsi, Jean et Diogène semble-t-il, pratiquaient tous les deux la dépossession et la conversion de l’or en plomb ; cherchant leur centre en se retirant du monde et en vivant leur propre quête d’humanité, bien souvent dans le dénuement le plus extrême. « Je cherche un homme » répétait l’un s’adressant aux autres tout en parcourant les ruelles de Sinope avec sa lanterne ; c’est ainsi que depuis des millénaires, des hauts sommets de l’Himalaya au point le plus élevé du Sinaï, entre le monastère du Jokhang et celui du mont Sainte-Catherine, des questeurs de vérité, avec leur besace bien vide et leur écuelle au côté, ont ainsi pauvrement cheminé en quête de Dieu, d’homme véritable et d’une vérité au-delà de toutes réalités. Cheminant bien souvent hors du temps et des sentiers trop fréquentés, ces voyageurs particuliers ont vécu en migrant ou en ermite, bien loin des conventions sociales et culturelles de leur époque, dénonçant avec une même véhémence les artifices du monde, les excès des institutions, invitant au changement, conseillant la conversion des cœurs et une vie simple plus proche de la nature. Tels des êtres de lumière, dans la nuit la plus obscure du monde, du corps et de l’âme, ils ont de la sorte cheminé cherchant Dieu, l’homme ou simplement la vérité au-delà des raisonnements mondains, d’une logique instituée, des apparences, des idéologies et des croyances les plus communes. « Ceci n’est pas Dieu » aurait dit Magritte face à nos conflits religieux et idéologiques ; « ça n’est pas la vérité ou la réalité » dirait le sage face à nos TV réalité; ou « ceci n’est pas encore l’homme » aurait souligné Diogène sur les ondes de radio Sinope, car Dieu, l’homme comme la vérité, c’est l’outre - cela, c’est un ailleurs comme ce Réel inaccessible aux sens et à la raison ; un Réel impossible dont seul le cœur, au-delà des sentiments, des émotions et de leurs affects limitants, a l’intuition des choses et des réalités en marche ou à venir. Tous, d’une même voix, dans les plaies du monde comme dans des fractures symboliques, cherchaient quelque lumière ; car ici et ailleurs ça rougeoie, ça bouge, ça se convulse, en un mot, ça vit… Comme si la substance était en transe, entre le bien et le mal, le temps et l’espace, ça dure et ça s’épand, mais par-delà du bien et du mal, entre la transsubstantiation, celle du Concile de Trente et la transvaluation nietzschéenne, ça respire, ça se répand en bio diversité, ça s’éprend les uns des autres pour se multiplier, et ça s’accroît, ça pense dont ça existe … Dans la fracture symbolique, comme devant une table d’autel conviviale autant qu’infinie, toute solidaire du Cosmos, les réalités sont des plus complexes ; c’est « ça » la vie ! Face à chaque réalité, quelle que soit l’espèce de réalité, et, quelle que soit la scène (cène) ou l’événement, une petite lampe rouge devrait s’allumer d’office et clignoter ainsi soit-il pour signaler la relativité de nos perceptions, la fragilité de nos sensations et toute la pauvreté de nos raisonnements d’homo sapiens. Oui, comme sur ces photos où on a les yeux rouges, il devrait y avoir à portée de pupilles, une petite loupiote pourpre qui s’allume et nous illumine à chaque fois que la réalité se fait incertaine ou que la certitude se fait trop prégnante, comme un signal, pour éclairer en profondeur notre discernement, à l’image de ces petites lampes rouge de tabernacle. « Ceci n’est pas Le Réel ! » comme dans une réflexion de Magritte Ça palpite, ça opère et ça se transforme, comme si les substantifs et la substance même de la pensée étaient en ébullition, comme si les verbes être ou aimer étaient en pleine métamorphose. L’alchimie spirituelle est certainement là , opérante, vivante, convertissant le plomb de la pesanteur des choses et de nos trop lourdes réalités, en or, celui des apesanteurs, des grâces, des légèretés et des vides où règne une paix souveraine. Les tendances de nos réalités, c’est d’être « tendance », c’est-à -dire à la mode ; plus enclines à l’ordinaire que d’être ouvertes à l’exceptionnel ; bien plus banales, plus courantes ou plus habituelles que la douloureuse tendance à se déposséder de tout. En fait, tout en croyant à notre originalité « humaine », nous n’arrêtons pas de nous gorger de réalités des plus communes qui soient ! Nous nous confondons en informations, nous jouissons de la plus commune des évidences, nous nous contentons de la plus ordinaire des perceptions et des croyances de masse les plus malignes, c’est ainsi, nous passons notre temps en passe-temps et l’espace de nos vies en critiques et en jugements collectifs, car n’en doutons pas, entre l’ordinateur et la TV, la majorité des gens prennent les choses au pied de la réalité et de l’information. La TV réalité, c’est une réalité d’opinion, un support de réalités et de vérités sociales et culturelles, alors, comment convertir ce que je perçois, ce que je pense ou ce que je crois en discernement éclairé ? C’est là , à ce moment-là que par miracle, par hasard ou par nécessité, la petite loupiotte, tel un lumignon rouge s’allume dans nos regards. (...) Face à mon incapacité de réaliser le Réel et faute de sagesse, avec opiniâtreté, tous les matins j’allume un cierge, à la chaleur de ma peau, à la moiteur de mes chairs vives, je rallume quotidiennement le flegme du poète méconnu, je dresse des bougies comme des chiens savants et je fais feu de toute veilleuse. Ou comme Saint Exupéry, pour tous les Petits Princes du monde, tels de fugaces clignotants rouges, je m’applique à crayonner des petites loupiotes vermillon en guise de mouton, pour souligner ce grand mystère de la réalité. Mystère, parce qu’à travers la quintessence de toutes les réalités, c’est l’essence même du Réel qui rougeoie, comme si le gigantesque tabernacle du Cosmos gardait ce grand mystère du Réel à l’abri de nos regards et de notre imaginaire, ainsi qu'à la portée de nos pensées et de nos croyances. (...) Le Réel existe, mais c'est dans la nuit ! Face à mon incapacité de réaliser le Réel et faute de sagesse, avec opiniâtreté, tous les matins j’allume un cierge, à la chaleur de ma peau, à la moiteur de mes chairs vives, je rallume quotidiennement le flegme du poète méconnu, je dresse des bougies comme des chiens savants et je fais feu de toute veilleuse. Ou comme Saint Exupéry, pour tous les Petits Princes du monde, tels de fugaces clignotants rouges, je m’applique à crayonner des petites loupiotes vermillon en guise de mouton, pour souligner ce grand mystère de la réalité. Mystère, parce qu’à travers la quintessence de toutes les réalités, c’est l’essence même du Réel qui rougeoie, comme si le gigantesque tabernacle du Cosmos gardait ce grand mystère du Réel à l’abri de nos regards et de notre imaginaire, ainsi qu'à la portée de nos pensées et de nos croyances. (...) Le Réel existe, mais c'est dans la nuit ! (extrait) ANNEXES Dans le même sens, http://www.lespoetes.net/poeme-NUIT-4255.html Le réel existe, mais c’est dans la nuit. Dédicacé à Saint Jean de la Croix, poète de la nuit obscure. |
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