N'avoir d'amis que les trouvères et troubadours...
N'avoir d'amis que les poètes et les artistes...
N'avoir d'amis que les pauvres et les mendiants...
N'avoir d'amis que les enfants et les vieillards...
N'avoir d'amis que les va-nu-pieds et les laissés-pour-compte...
N'avoir d'amis que les truands et les gueux...
N'avoir d'amis que les malades et les éclopés...
N'avoir d'amis que les moribonds et les agonisants...
N'avoir d'amis que les crève-la-faim et les sans-papiers...
N'avoir d'amis que les suicidaires et les insomniaques...
C'est avec et pour eux qu'une humanité nouvelle émergera.
Oubliez tous les gens dits normaux et bien pensants,
car avec cette engeance, c'est l'échec total !
L'incompréhension débile !
La myopie absolue !

J'écoute la complainte de mon vieil ami Rutebeuf,
poète rebelle et gueulard contre toutes les conventions sociales
et les hypocrisies malicieuses...
Mon frère, mon vieil ami, si tu savais comme tu me manques !