En me promenant près du rivage,
mes pas me menaient çà et là à la bohème
quand tout à coup j'entendis un clapotis près de la rive.
Et que vois-je assise dans cette barque ?
Une jeune demoiselle presque sortie d'une toile de Monet !
-Êtes-vous perdue chère Demoiselle, lui dis-je ?
-Non, me répondit-elle mollement égarée dans ses pensées.
-Êtes-vous venue cueillir des quenouilles ou des grenouilles ?
-Ni l'une ni l'autre, me dit-elle en caressant l'onde de sa main de fée.
-Alors, vous vous êtes égarée ?
-Nenni, je viens souvent dans les parages pour m'y reposer à l’ombre du vieux saule.
-C'est impossible car j'habite le canton et vadrouille ces lieux à tous les jours,
c'est la première fois que je vous vois rôder ici près du rivage.
-Pourtant je suis là presque tout le temps assise dans la barque en train de deviser avec les libellules et les rainettes,
me dit-elle en ricanant, sans détourner les yeux.
Puis j'entendis ce drôle de bruit,
on aurait dit un grondement de tonnerre
qui m'extirpa de mon sommeil.