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Les Fauchard et les Duchemin
prose [ ]
A la piscine

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par [BOKAY ]

2013-05-09  |     | 



Les Fauchard et les Duchemin N°7 (A la piscine)

Les Fauchard, c’est nous. Je veux dire : mes parents, ma grande sœur et moi. Ah ! J’allais oublier grand-mère, et biscuit notre petit chien. Mes parents tiennent une épicerie à Paris, rue du Cherche Midi.
Les Duchemin, c’est eux. La boucherie juste en face. Il y a le patron, tout le monde l’appelle « Duchemin », même sa femme. Ensuite, il y a la patronne, entre nous on l’appelle « La mère Duchemin ». Ils ont deux jumeaux de treize ans, des intrépides, pas une journée sans qu’ils se prennent une volée.

Samedi soir, nous sommes chez les Duchemin pour l'apéro. la Mère Duchemin se fait souvent remarquer par ses goûts vestimentaires, c'est vrai, mais pour ce qui est de recevoir, alors là, chapeau! Elle n'a pas son pareil dans tout le quartier. C'est simple, après l'apéro chez les Duchemin, maman ne fait jamais à manger, nous sommes rassasiés avec les saucissons, salamis, mortadelles, fromages et autres petits gâteaux...
Les deux familles utilisent ce moment de détente pour discuter de tout et de rien, c'est à dire des clients râleurs, de la hausse des charges et du stationnement dans Paris. Profitant d'un instant de silence, Duchemin se lève de sa chaise et illumine son visage d'un sourire triomphateur.
---Mes amis, dit-il, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer, les Jumeaux vont se lancer dans le sport de haut niveau. Oui, de haut niveau, car nous allons les inscrire au meilleur club de natation de tout Paris. C'est un client qui nous a indiqué la marche à suivre. Il a même dit à Arlette : « Vos Jumeaux, c'est de la graine de champion, ça se voit! » Et moi je dis qu'il a raison, La jeunesse faut que ça bouge, du sport, de l'action, il n'y a que ça, pas vrai Fauchard !
---Eh bien justement, dit mon père, le gamin et moi, on va à la piscine demain matin, vous venez avec nous ?
---Bien sûr, dit Duchemin, dans la famille on est sportif !
---Moi je ne peux pas, dit ma Mère, j'ai mes comptes à faire.
Le lendemain matin, la famille Duchemin au complet, mon Père, et moi partons pour la piscine. Il n'y a pas très loin, mais chacun prend sa voiture, mon père a même ajouté : « Le Dimanche matin, ça roule bien ».
La piscine est pleine de monde, surtout dans le petit bain. La Mère Duchemin a mis son maillot de bain bleu avec des fleurs jaunes. Il lui serre de partout mais soyons francs, c'est pas le pire. Les Jumeaux sont déjà dans le grand bain et plongent tous les deux en même temps en éclaboussant tout le monde. Moi, je reste avec de mon père dans le petit bain, il m'apprend à faire la brasse et la planche. Je progresse, mais je ne sais pas encore nager. Le couple Duchemin occupent la partie centrale du petit bain. La Mère Duchemin tente d'avancer en faisant aller ses bras comme un papillon, ses efforts sont vains, elle n'avance pas d'un mètre mais balance des tartes aux téméraires qui s'approche un peu près. Duchemin lui crie dans les oreilles ce qu'il faut faire pour avancer, mais ses conseils restent sans effet. Comme je lève souvent la tête en direction du plongeoir pour regarder les Jumeaux, mon père me dit d'aller les retrouver à condition d'être prudent. J'y vais et m'assieds sur le banc pour regarder les plongeurs. Certains font de jolies figures, à mes yeux se sont de futurs champions. D'autres, comme les Jumeaux, font beaucoup de bruit et d'éclaboussures. Il faut les excuser, ils sont jeunes, fougueux et aiment bien se faire remarquer. Maintenant ils sortent de l'eau et à ma surprise, ils viennent s’asseoir à côté de moi sur le banc.
---T'as vu ce qu'on sait faire Gamin ! dit l'un deux, on est des fortiche hein!
Le maître nageur recule doucement du bassin sans lâcher sa perche et vient s'asseoir sur le banc à côté des Jumeaux. Il continue à surveiller le bassin d'un lent mouvement de tête de gauche à droite. Je remarque de suite qu'il ne quitte pas des yeux une ravissante blonde. C'est vrai qu'elle est belle dans son maillot deux pièces rouges. Je crois que je n'ai encore jamais vu une femme aussi belle. Ce n'est plus une jeune fille, 35-40 ans peut-être, mais quelle beauté. Les Jumeaux aussi la regardent, ce qui intrigue le maître nageur.
---Vous la connaissez, la blonde en rouge, demande le maître-nageur ?
---Mais bien sûr monsieur, c'est notre mère.
---Votre mère ? Et bien vous en avez de la chance d'avoir une mère aussi jolie. Vous habitez près d'ici ?
---Oui, on a une boucherie rue du Cherche Midi.
---Et votre père, il est là ?
---Oui, la-bas dans le petit bain.
Comme les jumeaux ne plongent plus, je retourne avec mon père dans le petit bain. Ils exagèrent quand même les Jumeaux, dire que cette belle blonde est leur mère ! Si le maître nageur la voyait leur mère, j'imagine sa tête ! De retour dans le petit bain, mon père me soutient sous le ventre et me fait faire des mouvements de brasse. Soudain, Duchemin s'approche et parle à mon père.
---Arlette elle veut aller au sauna, Fauchard, On va pas l'attendre dans l'eau, elle en a pour une bonne demie-heure !
---On va remonter et se rhabiller. A côté de la billetterie, il y a un petit bar, on se prendra une boisson.
---Bonne idée Fauchard, je vais rappeler les Jumeaux, on va tous remonter et attendre Arlette au bar.
Après avoir pris une douche, nous nous rhabillions et nous nous dirigeons tranquillement vers le petit bar. Mais, alors que nous marchons tranquillement, un homme se dirige vers nous l'air affolé.
---Qui est le père des Jumeaux ? Demande-il.
---C'est moi, dit Duchemin.
---Il y a un problème, votre femme a glissé sur le sol et s'est cognée la tête. Nous avons appelé une ambulance, elle l'a emmené aux urgences à l'hôpital Boucicaut. Allez-y de suite, pour ses affaires je m'en occupe, vous les récupérer plus tard.
Duchemin baille comme une carpe et regarde tour à tour le sol et le plafond comme s'il venait d'aterrir. Il a l'air complètement perdu.
---Ça va aller pour conduire ? Demande mon père.
---Oui, ça ira, j' espère que c'est pas trop grave.
Pour une fois, c'est mon père qui part le premier et Duchemin qui suit. Moi, je pense à la mère Duchemin et je me dis qu'avec son poids, elle a dû se faire drôlement mal en tombant sur le carrelage glissant de la piscine. Nous prenons le chemin de l'hôpital, par chance la circulation est fluide et nous arrivons assez rapidement à boucicaut. Mon père s'engage sous le vaste porche d'entrée et demande les urgences. Duchemin le suit de tout près. Mon père et Duchemin garent leurs voitures au plus vite, et nous nous dirigeons vers l’accueil. Duchemin se présente, demande des précisions mais l'employée dit qu'elle ne peut rien dire et qu'il faut voir le docteur.
Une heure plus tard, un homme en blouse blanche pénètre dans la salle d'attente.
---Vous êtes de la famille de la personne qui est tombée à la piscine ?
---Oui, je suis son mari, dit Duchemin.
---Suivez-moi...Seul s'il vous plaît,
Duchemin disparaît avec le Docteur et revient quelques minutes plus tard.
---Venez Fauchard, on peut allez la voir, elle est au N°2, mais faut pas la brusquer, le Docteur dit qu'elle a eu de la chance que ça aurait pu être pire.
---Ça alors, qu'elle histoire ! Dit mon père.
Pendant que Duchemin longe le couloir en tenant les Jumeaux par la main,une infirmière l'interpelle et demande à lui parler. Moi, je cours jusqu'à la chambre N°2. Une large baie vitrée permet de voir le malade. Par contre, on ne voit pas sa tête, elle est tout entourée de bandage. Mon père arrive.
---Papa, dis-je, c'est pas possible, regarde la Mère Duchemin comme elle a rétrécie !
Mon père regarde le lit et ouvre de grands yeux.
---Mais... C'est pas la mère Duchemin !
Au même instant, Duchemin arrive avec les Jumeaux, se plante droit comme un i, laisse tomber son visage et écarquille ses yeux.
---Mais c'est pas Arlette ! Le Docteur s'est trompé !
---C'est bien ce que je pensais, dit mon père, le Docteur s'est trompé.
---Mais où elle est Arlette ?
Duchemin pars en courant vers l'accueil et signale qu'au N° 2 ce n'est pas sa femme. L'employée répond qu'elle ne comprend pas car elle est la seule femme qui est arrivée aux urgences ce matin. Furieux, Duchemin demande à voir le médecin.
---C'est pas ma femme qu'est au N° 2 docteur !
---C'est pas votre femme ! Allons monsieur, reprenez vos esprits, vous êtes encore sous l'effet de l'émotion. Allons voir ensemble.
Le Docteur pousse la porte de la chambre, Duchemin le suit et se penche sur le lit.
---Non Docteur, c'est pas ma femme...Elle est beaucoup plus... Forte.
Mon père intervient
---Monsieur a raison Docteur, cette personne n'est pas madame Duchemin, il y a une erreur.
---C'est pourtant la personne que l'ambulance nous a amenée de la piscine, dit le docteur.
On entend pas les Jumeaux, c'est bizarre, ils n'ont pas l'air étonnés. Je réfléchis à la situation et soudain, une étincelle, mais oui ! Maintenant je comprends le comique de la situation. Les Jumeaux ont fait une blague, à priori sans importance, mais l'affaire à mal tournée et à présent il est trop tard pour revenir en arrière. Je m'approche doucement d'eux, ils me regardent et baissent la tête.
---On va retourner à la piscine, dit Duchemin, on passera par la maison pour laisser les gamins, ils doivent avoir une de ces faim !
Duchemin a l'air vraiment mal, mais ça se comprend, c'est bien la première fois qu'il perd sa femme.
Nous remontons tous en voiture, mon père devant et Duchemin derrière. Arrivés devant nos magasins, qui sont quasi face à face, mon père et Duchemin se garent en double file et pénètrent ensemble dans le magasin.
La Mère Duchemin arrive en premier suivie de ma mère.
---T'es déjà sortie de l'hôpital Arlette! dit Duchemin.
---Quel hôpital ? Tu te fiches de moi, dis plutôt que tu étais au café et que tu m'as oublié, pas la peine de raconter des salades. j'ai été obligé de prendre un taxi et j'avais même pas d'argent pour régler la course, c'est Janine qu'a payé.
---Mais je t'assure Arlette, on revient de l'hôpital...c'est le maître-nageur qui nous a dit que tu avais glissé sur le carrelage et que l'ambulance t'avait emmenée aux urgences !
---Aux urgences ! Rien que ça ! T'as rien trouvé d'autre!
---Mais non Arlette, votre mari dit la vérité, on revient vraiment de l'hôpital, demandez aux Jumeaux, vous verrez, eux ils ne mentent pas !
Les familles Duchemin Fauchard se regardent, jamais ils n'ont été confrontés à pareille situation. Notre boucher est tellement bouleversé qu'il s'est affalé sur une chaise, la tête reposant lourdement sur la table de la cuisine.
---Tu parles d'une histoire, dit mon Père. Comment une telle méprise a pu se produire, c'est incompréhensible.
Profitant de la confusion, les Jumeaux me font signes de les rejoindre à l'arrière dans le rayon des boîtes de conserves.
---T'est capable de garder un grand secret Gamin ?
---Heu, oui.
---Alors jure nous que tu ne diras jamais rien. Ce sera notre grand secret.
En même temps que je jure, je réalise qu'une lourde responsabilité repose désormais sur moi. Je détiens un secret et quoi qu'il arrive, je devrais le garder pour moi. Pour la première fois de ma vie, je me sens responsable de quelque chose.
Jean-jacques Boquet

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