Tout comme le lait des voies lactées et la voix des encres noires se mélangent l’une à l’autre, s’harmonisent, coulent pareillement d’une même source jaillissante, entre les Galaxies et les pages manuscrites, l’écriture se fait lien, elle se tire, car dans l’Univers, dans les cieux et sur Terre tout est lié à jamais !

Du format A4 à celui de l’infini, en ces lieux, celui qui se joue de l’espace se joue du temps, et ceux qui se jouent des espaces, peuvent jouir de mille perspectives comme de l’éternité.

Dans la Constellation du Verseau, les poètes écrivent avec l'eau bleue des lagons zodiacaux ; au risque de la durée, ils s’amusent du temps qui passe et de l’instant présent se divertissent – ils contemplent amoureusement les mots comme des cieux constellés ou chaque ciel recto verso est comme une belle page déployée.

Pour eux, l'Univers est un grand livre ouvert, aux mille méandres des lignes et des axes célestes; en ces haut lieux, les poètes tout comme des astrophysiciens s'y distraient des vides et des pleins de la matière, de l'intérieur et de l'extérieur des choses, comme des vides et des trop-pleins de sens...

La plume est une petite machine à remonter le temps !

Dans ces Univers parallèles, ceux qui écrivent entre les lignes et dans l’écart entre le passé et le futur, sont les maîtres du Verbe.

Et ici même, les naines blanches et les fautes d’orthographe faillent pas amour des mots (…)

Pour se mirer dans la nuit et causer comme Brel d’impossibles étoiles, l’écriture s’écrit, elle s'étire noire sur blanc, le ciel s’y déploie en métaphores scintillantes ; c’est tout l’art de conjuguer les mots et l’existence avec douze mille verbes, face à douze mille soleils.

Quand, en miroir, la voie lactée se voit en toute majesté dans la page manuscrite, les poètes ont des trous noirs et les cieux de lumineuses ponctuations ...

Car la grammaire céleste atteste d’une orthographe qui serait celle du Cosmos ; présent, passé, imparfait, plus que parfait ou futur…, comme l’attraction céleste et celle des corps, tous participent du Logos.

L’accord des verbes et des planètes, les participes passés et les constellations présentes et à venir, tout participe et se joue de l’être et du devenir.

Dans le continuum espace-temps, les mots sont en réalité des éclats de sens qui cherchent à signifier !

Qui contrôle la ligne et l’interligne avec virtuosité compose une musique intemporelle ; qui maîtrise les limites entre l’intériorité et l’expression, se voue avec passion aux textes dans l’écartèlement des marges.

Les êtres et les lettres se disposent pour l’expansion !

Comme passe l'avion, tirant son filet de lait blanc, qui maîtrise avec brio les mots, qui fait de l’écriture sa propre respiration, se fait lui-même « calligraphie » dans un beau ciel bleu sans trop de nuages.

Comme les passages scintillants des météores se produisent en mille étoiles filantes, l’empreinte moite des paragraphes, paraphe avec amour ces jets d’écriture qui se donne à lire et à rêver; c'est un pax simile, une grande trace de paix qui traverse l'Univers.

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