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La Joggeuse
prose [ ]

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par [BOKAY ]

2012-09-02  |     | 



La Joggeuse
Nathalie est une jolie femme. La quarantaine, taille moyenne, longs cheveux blonds maintenus au-dessus de sa tête par un ruban rouge et tenue de sport aux couleurs vives, c'est ainsi qu'elle traverse le village. La voyant passer, les gens du village disent :"Tiens, la Joggeuse, les Parisiens sont arrivés! ". Dans le village chacun se connait, personne ne l'appelle Nathalie, pour tous le monde elle est:" La Joggeuse. Et quand on la rencontre, on la salue par un:"Bonjour Madame". Nathalie est respectée car à la ville, elle est quelqu'un; Elle est avocate...Et ici c'est quelque chose.
Ce dimanche de juillet, Nathalie termine son petit déjeuné tout en faisant quelques recommandations à Marie, sa fille unique âgée se douze et paraplégique. A peine celui-ci terminé qu'elle se retourne une dernière fois vers sa fille, lui lance :" A tout de suite ma puce" et part faire son jogging. Nathalie court depuis une dizaine de minutes et de grosses gouttes de sueur commencent à perler sur son front. Elle laisse derrière elle les dernières maisons, s'engage dans la longue forêt de sapins et prend le premier layon sur sa gauche. Il est tout en longueur,presque rectiligne et bordé de hautes fougères de chaque côté. Nathalie aime cette nature sauvage, les herbes folles et les fougères qui scintillent au soleil, cette odeur de résine qui pénètre par ses narines et envahit son corps tout entier. Pour elle, traverser cette forêt, c'est oublier tout ses soucis et plonger dans un monde de solitude et de grande liberté. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres, son attention est attirée par un mouvement inhabituel des hautes fougères. Certainement un animal sauvage, se dit-elle,mais régulière comme un métronome, elle poursuit son allure, . Elle pense déjà à autre chose quand, subitement à une quinzaine de mètres devant elle, homme débouche d'un bouquet de fougères. Son habit fait penser à un marginal ou un SDF, il marche dans la direction de la Joggeuse et la croise sans ralentir. Il ne dit rien, ne la regarde même pas, mais son regard à quelque chose d'inquiètant. Ce parcours, Nathalie le connait par cœur, chaque virage, chaque maison, elle s'y sent en sécurité comme dans son jardin, mais cet homme sorti brusquement des fougères la bouleverse. Elle n'ose se l'avouer, mais pour la première fois depuis qu'elle court dans cette forêt, Nathalie à peur. Elle se sent oppressée, sa respiration se fait plus forte et haletante. Soudain elle veut accélérer, mais son pied, hésitant et imprécis glisse sur une touffe d'herbe et vient s'encastrer dans une ornière sèche et ferme. Ne supportant pas cette torsion, la cheville de Nathalie cède. La douleur est intense et son pieds ne la supportant plus, elle tombe à terre. La jeune femme essaie de se relever, mais la douleur est insupportable dès que son pied touche le sol. L'homme, qui l'a entendu tomber, se retourne, fait demi-tour et se dirige vers elle.
--- Vous vous êtes blessé? Dit-il.
--- C'est ma cheville, répond Nathalie, je me suis certainement fait une luxation.
--- Bougez-pas, vous permettez?
Sans attendre la réponse, l'homme se porte au niveau de Nathalie, se baisse et regarde son pied.
--- Il faut ôter votre chaussure Madame!
Nathalie enlève sa chaussure.
--- Vous vous y connaissez? Demande Nathalie.
--- Possible ma petite Dame ...j'ai ... comment dire... laissez-moi faire.
L'homme porte ses deux mains à hauteur de son visage, les frottent violemment l'une contre l'autre comme pour les réchauffer puis les approche de la cheville de Nathalie.
--- N'ayez pas peur, dit-il, ça va chauffer un peu, mais c'est normal.
L'homme se baisse, pose un genou à terre et de ses deux mains entoure la cheville de Nathalie , puis il la serre fortement et reste immobile dans cette position.
--- Il faut quelques minutes pour que cela fasse effet, dit l'homme.
Nathalie regarde cet inconnu avec méfiance et étonnement. Quelles sont ses intentions et ses compétences? Ne joue-il pas un rôle improvisé par les circonstances pour la mettre en confiance? Subitement Nathalie ressent une forte chaleur, sur toute sa cheville et même dans sa jambe.
--- Ça chauffe, ça chauffe fort, ça me brûle dit-elle, arrêtez!
--- Du calme, ma petite dame, c'est bon signe... Voilà c'est fini, ne bougez surtout pas.
L'homme relâche doucement la cheville de Nathalie, regarde une dernière fois si tout lui semble en ordre et se relève.
--- Vous voyez! c'était juste une entorse...
Nathalie se relève, secoue son pied, le pose à terre. Plus aucune douleur.
--- Mais c'est miraculeux, dit Nathalie, comment faites vous cela, un masseur aurait mis plus de quinze jours pour me guérir. je le sais, cela m'est arrivé l'année dernière.
--- C'est un don, ma petite dame, je l'ai hérité de ma mère. et en plus je vous ai transmis le pouvoir de guérir, n'importe qui, mais pour une seule fois. C'est ainsi, mais ne me demandez pas pourquoi, ni comment. Allez! reprenez votre course, que je vois si j'ai bien travaillé!
--- Dite-moi ce que je vous dois, dit Nathalie avant de repartir, je n'ai pas d'argent sur moi, mais je vous indique ma maison, je vous donnerai quelque chose.
---Impossible ma petite Dame, si je me fais payer, aussitôt je perds mon don.
--- Alors, encore une fois... Mille merci et au revoir!
Nathalie sautille sur place,fait quelques mouvements d'étirement et se remet à courir, bouleversée comme elle ne l'a jamais été. Une demie heure plus tard, elle rentre chez elle.
---T'es en retard Maman, dit Marie, je commençais à m'impatienter et en plus tu as oublié ton portable.
Nathalie prépare le repas, mais sa tête est ailleurs. Elle ne s'est pas encore remise de la rencontre avec cet homme qui a mystérieusement soulagé sa cheville. Mais ce qui la préoccupe au plus haut point ce n'est pas cette guérison, mais la petite phrase que l'homme a ajouté ( ... Et en plus je vous ai transmis le pouvoir de guérir, n'importe qui, mais pour une seule fois). En fait, Nathalie n'a qu'une pensée:"sa fille". Et s'il disait vrai? Ai-je vraiment reçu le don de guérir une personne? Mais guérir quoi? Ma fille est paraplégique, ce n'est pas une simple entorse! Cependant, même s'il n'y a qu'une chance sur des millions, se dit Nathalie, je dois essayer, même si ce n'est qu'une guérison partielle.
Nathalie demande à sa fille de se pencher et de poser ses coudes sur la table. Ensuite, avec précaution, elle relève le T-shirt de sa fille dans le dos, puis porte ses deux mains au-dessus de son visage et recommande à Marie de ne pas bouger. Après quelques minutes dans cette position, Nathalie pose ses mains sur la colonne vertébrale de sa fille et reste ainsi sans bouger. Après quelques minutes...
--- Arrête Maman, tu me fais mal, ça me brûle!
Marie se débat, repousse violemment la mains de sa mère et pour échapper à la douleur balance légèrement ses jambes de façon désordonnée.
--- Tes jambes! hurle Nathalie. Tu bouges tes jambes! Tu réalises?
Marie reste quelques secondes toute interloquée, regarde ses jambes bouger puis rassemblant tout ce qu'elle a de courage, elle essaie de se redresser en s'appuyant au rebord de la table. Médusée, Nathalie regarde sa fille , elle n'a d'yeux que pour ses jambes. Des jambes qui bougent; Banalité pour la plupart des gens mais miracle pour sa fille. Marie regarde sa mère et avec une extrême précaution avance lentement un pied. L'émotion est à son paroxysme, Nathalie n'y tenant plus, se jette sur sa fille et la serre de toute la force de ses bras. Puis leurs yeux se gonflent, leurs joues se mouillent et des larmes coulent.
Un grincement vient rompre ce moment de joie extrême, c'est la porte d'entrée qui s'ouvre et se referme. c'est le père de Marie qui rentre. Sa fille est debout.
--- Que se passe-il ici! dit-il, vous avez perdu la tête toutes les deux. Le médecin à bien insisté sur le fait de ne pas essayer de mettre Marie en position debout.
--- Regarde Papa, je tiens debout, je marche!
Et Marie, maintenue par sa mère, ose un pas hésitant, le plus grand pas de sa vie.
Jean-jacques Boquet 2012

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