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Je cherche un homme !
prose [ ]
entre grégarisme et humanisme

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par [Reumond ]

2012-06-16  |     | 



Illustration « Je cherche un homme ! »,

Ne vous méprenez pas, ce n’est pas une annonce sur un site de rencontre, mais la simple quête d’un pauvre philosophe, Diogène de Sinope, dit le cynique ; qui ayant allumé une lanterne en plein jour, dit à qui voulait l’entendre : « Je cherche un homme ! »



Entre les uns, aussi grégaires et chiants que les pigeons sur ma fenêtre, et les autres qui planent trop haut à m’en donner le vertige, l’Univers s’épand pour épandre la vie. Ainsi, le monde se déploie entre ceux qui naïvement croient ou s’imaginent que ce qu’ils perçoivent, savent ou même ressentent correspond bien à la réalité, et les quelques autres qui jonglent avec les inconnues et marchent sur la corde raide de l’inconnaissance.

La plume à la main, le chapelet dans l’autre, je ne sais plus quel chemin prendre ! Les deux pieds dans le doute, conscient de la
complexité du Réel, je quête l'homme comme Diogène dans l’entrebâillement des lignes, dans l'attente du Verbe ou de l’esprit qui me conduira au-delà de moi-même.

Je cherche un homme, je cherche un dieu...

C’est au moment même ou l’homme crut qu’il était arrivé, tout satisfait de lui-même, qu’il s'imagina les dieux et les esprits créateurs, avec toutes sortes d’attributs dans de multiples clichés qui répondaient bien à son anxiété primale.

De la sorte, il fixa les premiers canons et dogmes pour se faire des dieux immuables et plus que parfaits. Ainsi, les dieux des anciens testaments et des vieux parchemins furent figés comme des statues de sel dans leur nature transcendante. On les installa, dans des lieux paradisiaques ou infernaux bien au-delà de la condition humaine, dans des Olympe de marbre blanc et des nuages dorés, en compagnie de vierges consacrées et d’anges à la redingote de plume d’argent.

Mais comme il existe en iconographie, des théories de la « perspective inversée », toutes nos réflexions religieuses, en occident, sont basées sur des théologies et des cosmogonies «inversées », c’est-à-dire sur des perceptions interverties de la réalité, je dirais même des théories inverties et affectivement investies, qui depuis des millénaires semblent nous mener à des impasses.

Car il semblerait, au bruit des canons et des persécutions, à la lueur des buchers et aux cris des enfants blessés, que c’est là même, à la source de cette inversion, que viennent boire encore aujourd’hui toutes les formes du fondamentalisme religieux.

Pourtant si dieu était bien celui de ces théologies, il ne serait pas mon dieu préféré et pas digne du tout de cet homme qui n’est pas encore. Pas digne de cet animal à moitié humain qui va son chemin, à la rencontre de lui-même.

On à beau le dire erectus, pour se flatter, ou sapiens sapiens, ça ne tient pas debout ! L’homme n’a jamais été et il n’est pas encore, il faut donc revoir toutes nos copies ! Avant de se poser la question de savoir si Dieu existe, et quel Dieu ? La première question à se poser est de savoir si l'homme existe, et quel homme ?

Ces théories inverties, où les dieux précèdent les hommes pour créer un monde clé sur porte, avec un homme presque irréprochable, ne sont que des vues de l’esprit, des clichés qui nous hypothèques encore pour longtemps !

Ils ne sont en réalité qu’une illusion d’optique, une navrante perspective, plus qu'inversée, comme l’effet d’une distorsion de l’espace-temps, car les dieux viennent aux hommes avec l’homme, et les dieux viennent à l’homme, quand les hommes viennent à eux...

Si les mythes ne font plus leur travail, si les symboles ne remplissent plus leur fonction, si l’homme se meurt, les dieux se meurent avec !

Par contre, si les singes dénudés que nous sommes encore, quittent leur animalité primale ou primaire; si le primate reste fidèle à l’appel de sa nature profonde en devenant plus humain, alors les dieux se feront plus proche de lui au point de n’être plus qu’UN avec l’homme à venir ; avec « l’homme avenir », en cette convergence de l’Être qui vient comme une sorte de messie.

Et puis qui cherche trouve !


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