Étreinte d’ombres et de lumières,

Étrennes de lumières et d’ombres …

Ombre et lumière, qui est l’hôte de l’autre ?

Qui est dehors et qui est dedans ?

Tu me charmes en cette party d’ombres en l’air, et ma part d’ombre
en bas me tire, comme en apesanteur de toi; de je à tu, nous sommes là à vivre en couple.

Nous sommes, pour être l’hôte et le porteur d’un Autre qui est toujours nouveau, et qui nous dépasse quand nous sommes ensemble,
toi et moi, en nos ombres et nos lumières.

Entre tes mains étincelantes, je pars à la dérive et j’arrive à bout de souffle; tu me pousses et tu me retiens, mixe d’obscurcissements et de réveils, de petites morts et d’illuminations ; tu titilles mes sens pour m’initier aux jeux d’ombres et de lumières qui se jouent en toutes choses, en toute liberté, en ce monde d'ouvrage.

Entre tes cuisses, tu m’invites à me perdre,
et comme entre deux yeux je t’invite à l’amour.

Tu m’introduis dans ta part d’ombre pour me gaver de tes lumières ; je te fends de part en part, en corps et en esprit, le cœur et l’âme, d’une ration de mes éclats, en de grands ébats de traits lumineux et de raies ombragées, qui semblent venir d’ailleurs.

Par l’ombre, par don, pardon, part d’ombre …

Ombre ou lumière, quel est l’hôte qui invite l’Autre ?

Griffé de lumière,

Je m’allonge dans tes ombres.

Grattes et gratitudes des latitudes de tes jambes et des longitudes de mes membres éparts.

Par elle-même, les trouées de lumière vont vers les bonnes choses pour de mauvaises raisons, peut-être, mais toute cause ne conduit-elle pas à des grâces ?

L’ombre comme un fondant de chocolat coule le long de tes seins, crème onctueuse des sèves partagées comme un repas de vie.

Tu apaises mes tensions, j’atténue tes fièvres et je calme ton âme ; nous sommes solidaires dans l’effort, passionnés par ce qui se fait et par ce qui nous touche.

Je pétris ton corps comme je frotterais la lampe d’Aladin, la lueur jaillie de tes yeux et de tous tes orifices, nous sommes l’un et l’autre illuminés, comme dans un conte franco-perse, sur le tapis volant du salon, tu te fais lampe merveilleuse pour les mil et une folles nuits de Charleville.

(…)

Papier mat,

Sur la photo des jours heureux, nous sommes comme de supers héros,

Autour de nous, l’aurore retrousse ses manches pour que brillent les étoiles,
et contrairement aux idées largement répandues, l’ombre porte la vie en elle,
je me tends comme pour mettre des ajouts à mes mains.

Gavé de toi, je ne suis qu’un pauvre jeune homme sans aucune ressource, un pauvre photographe de province, mais j’ai tout ton or en mains.

Aux ramifications des étoiles,
j’ai la hampe de ta lampe de chair entre mes doigts, tes cuivres hantés par des spectres lumineux, de bons démons et de grands génies qui sortent de partout !

Si je parviens à zoomer juste, sans péter un câble, si j’arrive à maîtriser les pouvoirs de la lumière, sans m’enflammer, alors je deviendrais riche et puissant !

Mais toi, tu brules comme une ménorah magique ; comme dans le Cantique des Cantiques, tu me fais tourbillonner, tel un chandelier aux sept derviches tourneurs…

Dans la lumière rouge de sa chambre noire, Alexandre parviendra-t-il à maîtriser la lampe et sa lumière ?

(…)

ZOOM (extrait).