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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-09-13 | | Certains écrivent au beurre noir, là où d'autres signent à l’encre sympathique ! C’est parce que les zones éroglyphes sont des zones érogènes que l’homme, depuis la nuit des tempes et des cavernes, a ce mouvement du corps et cet élan du geste pour écrire la vie et peindre d'impossibles fresques dans tous les creux de son corps nu. Par l’épreuve du papier et la preuve de l’encre, par l’ongle et par la griffe, les vagues et le vent, par toute chair meurtrie et les peaux hachurées, par le bout du bout des doigts, le stylet, le pinceau, l’œil et la pointe du Bic… entaillant la roche, l’écorce et l’écaille, marquant son pas, cochant les jours, laissant des traces …, l'homme s'exprime jusqu’au-boutisme du trait et de la griffe. De l’effleurement aux torsions des corps, de papyrus en peaux parcheminées , bêchant le terrain, aquarellant l’argile, griffant des lettres, violant les marges, porte plumant l’espace adipeux et tirant les nerfs à vif, par l’huile répandue et tout le sang versé, éraflant la fibre sur la toile tendue, égratignant les vers aux poèmes charnus, l'homme se dit homme en marche et en suspens jusqu’au-boutisme du vide et du plein. Hier, aujourd'hui, demain. , manu strates, manu script, traits de mains, de caractères, par des chemins de transverse, pour outrepasser et pour pousser les marges, toujours plus loin. Pour avoir " transe-verser" pieds nus le temps, et traversé l’espace de tous les bons côtés, et la vie et la mort, je pourrais tout vous raconter ! Tout crier et tout écrire sur tout, mais ce serait trop long ! Je me contenterais de vous parler « du passage », qui est comme un partage d’un fond de griffure au fond des écritures, là où l’homme écrit dans le vase des marais, l’argile des regards, le sable des marées, avec la craie blanche des falaises érodées, et la poussière des étoiles perdues qu’il mêle à ses propres cendres, ainsi qu’aux balayures de souvenirs qui lui viennent de très loin. J’écoute à goutte au Baxter des événements, car sachez-le, le réel nous parle perpétuellement par les faits et les gestes des choses, par les formes et les couleurs d’un grand cru. Scripteur, brouilleur de ce même cru, l’homme n’est que le résultat d’une grande éraflure d’humanité dans la bouche du verbe. L’Esprit saint d’esprit exécute des toiles et des sculptures obtenues par la fusion des regards amoureux et la combustion lente des passions pour que le temps et l’espace utilisent l’or et le feu et mettent en scène en place en lieu sûr l’expansion des œuvres de formes et de couleurs bleues pour les garçons et roses pour les filles de martyrs en des balades de traces-nœud de nerfs-filets des herbages où tout s’emmêle et se mélange les pinceaux Ainsi travaille la vie, sans ponctuation aucune Toiles à cirer les cris et tableaux rêvent et glissent vers des couleurs chaudes dans l’entonnoir de ceux qui aiment et le dégueuloir des causses perdues alors que le sang coule à flot avec la pluie mais faute d'arrêt la lune a clôturé ses rendez-vous avec le soleil près des sources amères et sur nos corps fatigués la nature a tracé des chaînes creusant des rigoles dans nos grandes lèvres offertes aux vents jusqu’aux flammes d’un purgatoire de carton-pâte sur les chemins d’un pays de nulle part où ne fleurissent aucun os aucune certitude et là où seules les questions sont comme des champignons vénéneux où perdurent le doute et les écrits aux jardins des lettres tracées d’encres venimeuses. Ainsi travaille la vie, sans aucune ponctuation. Révolutions culturelles et politiques, soulèvements de printemps, cataclysmes d’été, cataplasmes d’argile pour soulager des douleurs et transmuter les faits divers ; chaque saison sculpte nos émotions, burine les montagnes, soulignes les horizons … pour que l’homme perclus de sens trace son propre chemin d’humanitude des bavures entre l’intérieur et l’extérieur l’écoute à goutte au Baxter des destinées. Car sachez-le bien comme le mal, le réel nous écrit, nous trace d’une traçabilité de difficultés, par traits et par indices. Il y a des gestes qui sont chorégraphiques et des espaces scénographiques où tout est mouvements d’encres, et coulées de peintures, tatouage à vif, trainées de plasma et de cendres encore tièdes, images de paravent ou reflets de miroirs ; sur os ou sur la pierre, sur les murs, les voûtes ou sur nos carapaces. L’écriture ne peut-être qu’incarnée, c’est bien pourquoi le verbe s’est fait nerfs, et c’est pour cela aussi que « ça » m’énerve quand je ne trouve pas le mot juste, juste au pied levé. Autour des choses, à la nervure des feuilles, là où la marge se perd, se brise et se fragmente pour laisser l’espace être spasmes, l’état des lieux est celui du cœur; même à la commissure des mots, la profondeur des cieux et égale à la largeur de ma feuille ou de ma toile, et proportionnelle aussi à la profondeur des états d’âme, n’en déplaise aux baliseurs de limites, il y a de l’ouverture aux traits de la conscience, et des égratignures à la limite de l’intériorité de toutes choses. Entre la gifle et la caresse, la dentelle et le « fil de fer barbelé » voyez de vos propres yeux comme la nature calligraphie tous ses possibles à grandes enjambées réalisables ! Nulle contusion ne sait écrire le réel tel qu’il vient, et nul artiste mieux que l’arc-en-ciel ne trace la courbe d’un ventre plein à quelques heures de l’enfantement d’une œuvre. La vie n’est que ratures, mais quelles belles griffures ! Quelles biffures infinies ! Quelles surcharges de diversité ! Que de retouche sur retouche ; que de grâce à cause, et par quelles belles erreurs la vie continue son chemin ? Au fil des essais, aux nœuds des erreurs, de tracé, de plans foireux, de pensées erronées, de discernements de merde, faute sur faute. Par les grands écarts d’une matière écartelée, fécale ! Fragmentations de transgressions pour dire toute la puissance de la vie ; que de violation des lois naturelles, où la nature elle-même a tant de projets qu’elle s’éclate la panse à produire et reproduire, que d’espace et que temps pour faire une éternité ! Traçant l’infini sur le plus beau tissu bleu de l’azur, tissant de toute sa contenance les coups du sort ; que de chocs et de conflits, de catastrophes, de marques de griffures sur la Terre, sur le papier de riz comme sur la toile de lin. Griffes du Diable, traces d’Anges, greffages, griffures, bavures …, tels les cris et les écrits ; gémissements d'un couple faisant l'amour entre le Ciel et la terre, échange de dons entre l’intériorité et l’extériorité, traces de passage, de la boue tiède à la divinisation de l’homme ; toute la création gémie en travail d’enfantement ! Comme les mains accouchent dans la création d’une œuvre sculptée au marbre des jours, et dans la transformation du cosmos en formes, en couleurs et en traits, toute œuvre d’art, toute écriture impliquent la transformation du corps lui-même, à l’image de celle de l’Univers. Pour avoir hachuré des chemins de traverse, inauguré des lieux entre l’enfer et le paradis, entre supplices pyrographiques et délices érographique, je lègue mes zones courbes et cassées aux papiers vélin, je donne mes « Trous noirs » marquant d’encre de Chine les faits d'une grande confusion, noir de doutes et de contusions. Oui ! Coquard dans l’espace- temps, Œil poché pour voir 36 étoiles ou poches sous les yeux pour contenir les anciennes chandelles d’astres éteints ; super Nova comme les coups de foudre et les grattes du temps, désastres et grâces, les maux sont toujours médiateurs de mots ! Dans tous les mythes, toutes les religions, c’est le sens profond des visions apocalyptiques et des retours eschatologiques, comme le printemps revient après l’hiver, l’ordre revient toujours après le désordre, le combat comme l’Évolution continuent pour le meilleur et pour le pire, mais tout est grâce ! Dans l’écriture, c’est toute la créature visible, tous les traits tracés du cosmos qui sont impliqués par cette transformation des plaies en jardin d’Éden. Là où la plupart des ignorants et des croyants ne voient qu’une fin du Monde, une grande destruction universelle, il y a réellement « UNE FAIM DU MONDE » toujours actuelle par le feu des guerres, des volcans, et de la misère pour préfigurer le retour d’une profonde paix, de la santé, du calme après la tempête, c’est l’apparition à l’horizon des maux d’un Univers toujours nouveau. L’art trace ce lien étroit entre l’être humain et l’ensemble de l’univers ; lien entre la création de cet univers virtuel est la création d’une humanité toujours à venir, c’est la création d’une œuvre artistique ! Dans cette Évolution à peine commencée, les Univers dans leur totalité ne sont pas appelés à disparaître, à être anéantis à jamais, mais bien à être sans cesse travaillés, chambardés, transmutés dans une éternelle transsubstantiation, transformés de part en part de l’extérieur vers l’intérieur, car il a en ces Univers eux-mêmes comme en toute chose visibles et invisibles, du Réel à réaliser, et de l’amour et de la vie à donner en surabondance. Dans les mouvements longs et lents de cet ensemble d’Univers qui sortent d’un certain chaos primordial pour être transfiguré, il y a toute la puissance du verbe et toutes les semences de l’esprit : Pulsions, émotions, réflexions, tout est là donné à prendre et à laisser ! Cris et écrits, jeux des traces et jets des signes, jalousie, courroux, sanglot, gémissement, deuil, hurlement, pleurs à fendre les âmes dans le sens de la hauteur ; colère, révolte, tristesse, luxure, lamentation, malédiction, amertume, querelle …, tout est là donné pour réaliser l’humanité, pour surfaire du Monde et rédiger des poèmes. Noms, adverbes, adjectifs forniquent pour composer, recomposer, décomposer ; tous s’unissent les uns aux autres, s’engendrant chacun pour produire de la paix, de la joie, de la vérité et même parfois un peu d’amour ! Pour faire cela, les poètes et les artistes se vêtent des vêtements griffés de l’espace, pour se vêtir eux-mêmes et couvrir la nudité du temps de quelques vers, de quelques couleurs ou formes, car ils ont froids et la solitude glacée des grands espaces nerveux, fait gelé le dos des porteplumes et les poils de pinceaux, quand les échines se tendent entre répulsion et attraction, pulsion d’écrire et réflexion. Si la vie est l'art de la pauvreté, notre pauvre humanité ne serait-elle pas l’art de cultiver les blessures, en laissant toute la place au changement, à la restauration de l’être ? Nous avons trop peu de temps pour la perfection, heureusement ! À l’exemple d’un cristal (quelle que soit sa valeur financière) seul ce qui est déjà mort est « parfait » ! Même si rien ne peut excuser la gravité des faits, il nous faut continuer à tracer, pour être nous-mêmes des traits, des lignes comme des liens entre tout ce qui est déjà et tout ce qui n’est pas encore ! Jusqu' en d'impossibles marges sans limites, paradoxes, pour créer du sens bien au-delà des écarts. Être, être trait, lien entre tous, à l’articulation des corps, dans l’entrebâillement des âmes, jusqu’au-boutisme des lignes, dans la mouvance des calligraphies, jusqu'au bout de la glaise des idées, du bois précieux des pratiques, avec l’opiniâtreté des grands créateurs. La vie est un pinceau vivant, à l’image des performances d’Yves Klein dans les années 1960, une performance naturelle à l’état brut, une anthropométrie qui façonne non seulement nos regard, notre audition, martèle nos têtes, mais va plus loin en gravant nos propres corps défaits, elle nous plastifie, nous recouvre d’être. La vie nous dessine, au-delà de la jeunesse qui est une « cire perdue » à tout jamais, la vie nous peaufine, nous patine. Ce qui revient à laisser à la nature le soin de faire des tableaux, de tracer ses calligraphies naturelles, mettant en scénographies la matière, traçant des liens intimes entre le corps de chair et l’espace, dont les femmes-pinceaux d'Yves Klein sont de belles métaphores bleues. La nature est une gigantesque machine à dessiner, rêver, sculpter et peindre ! L’art plastique pratiqué par les artistes n’étant qu’une expression de l’art plastique adopté par la nature dans son corpus de couleurs et de formes, là où le matériel humain, presque immatériel aide à former cette fantastique capacité de surface de la matière. L’homme ne peut que répondre, à cette pulsion d’écrire, de pouvoir toucher les choses par la relation aux mots, de voir et d’entendre les clapotements de l’encre contre la falaise des gens criés ; échos, flux, reflux de matières, comme clapotent les chairs et les vagues au plus fort des nuits de noces, au lieu même des mariages entre le Ciel intérieur et la Terre perceptible. À la pulsion d’écrire, qui est celle de la désirance, répond l’envie pressante de délirer jusqu’à la délivrance. Il existe chez cet homme virtuel que nous fréquentons en ce Monde, un profond besoin d’être qui sexe prime par le besoin de se reproduire, mot à mot dans ces textes, ses couleurs et ses formes. Jouissance et jeux d’encres se courbent l’un vers l’autre, puis l’un contre l’autre, pour faire formes, réaliser du réel, transe pirer au pire des mots, crier au pis des sonorités, décrire et décrier … Voyez ces fontaines organiques, ces textures qui suintent de partouses, où les encres se font éruption, pus, excès, débordement de marges pour dire l’existence à perte de raison. Folie de l’encre qui transpire là où le papier et la plume font des saillies et des creux, érosions naturelles ou surnaturelles, comme l’espace et le temps s’emboîtent, corps à corps, mot à mot, preuve par l’épreuve du jour qui progressivement, par amour pour l’autre, le diffère, se faisant nuit pour mieux faire ressortir la lumière. De trait en trait, de griffure en gravure, ainsi de l’ordre naît le désordre et de ce dernier naîtra encore et encore un ordre toujours plus beau, jusqu’à ce que viennent de nouvelles confusions et d’autres questions au désordre du jour. Flux, reflux de la vie, marées hautes et basses, dehors et dedans ; les jeux d’eaux au jardin des délices sont comme des jeux d’enfant, ils répondent aux pressions canalisées, sans répondre aux questions, jusqu’aux supplices des chairs brisées et des courbes aux lignes convergentes des espaces naturels. Crier, écrire, telle est la quête, tracer et marquer la scissure entre le stylet et le papier ; laisser les mots chuter aux crevasses du verbe, incommensurablement par le sens et le sang, par l’encre saignée en cette faille d’écrire le manque, dans cette fente entre la chair et le dire, jusqu’au point de communion de la griffure et de l’écriture, de la nature et de la culture, là où l’homme et le monde sont en état d'attente. Ce chemin d’Évolution peut être transposé sur le plan spirituel à un niveau religieux comme sur le plan artistique au niveau esthétique. L’homme dans l’Univers et l’Univers dans l’homme naissent virtuels, nous devons réaliser l’un et l’autre, nous devons devenir ! Selon le Réel, on ne naît pas homme, peintre ou poète, on le devient ! Cela se réalise dans le grand passage, le grand partage entre l’extérieur et l’intérieur, celui des mystiques et des poètes ; dans l’entre-deux, c’est la vraie pâque, comme un chemin, un passage au pays de nulle part ! Passant des causes des fautes aux grâces des bénéfices, dépassant sans cesse les défauts des qualités pour les qualités des défauts, de vices en vertus, car virtuel et vertu s’enracinent tous les deux dans le même mouvement créateur. Que de mutilations, de guerres et de saignées, ont tracées l’humanité dans ses creux les plus riches, le milieu le plus infect a pu donner naissance à la vie, car là où coule l’hémoglobine et fanent les ans, la sève se répand, la semence gicle, l’encre se fait fertile et jaillie sur des pages encore trop blanches ou même trop froissées, pour que saigne la vie, plus belle encore et plus féconde ! Nulle mort, nulle meurtrissure ne peut éteindre la vie ! Si scandaleuse soit la morale de l’histoire, l’éclaboussure n’a d’effet que d’attendrir la croute pour que la terre porte fruit ! Ainsi, écrire, c’est boucher les creux et peindre les failles, féconder les manques à écrire ou à peindre, tracer l’angoisse, panser nos peurs. Écrire dru, vif, cru, c’est se noyer en soi et embrasser l’autre en s’exposant à la lecture, c’est se brasser en l’autre, car les baisers du Ciel ne sont-ils pas des suçons qui aspirent nos âmes de pauvres pour nous enrichir de l’intérieur, comme ceux de la Terre, sont des creux béants qui jusqu’aux cendres nous baisent pour que poussent sur nous tout un jardin de fleurs au printemps ? Le chagrin des enfants entaille le temps et fait fondre les glaces, ma plume aussi chauffe le papier, comme les cœurs brisés réchauffent la planète plus que CO2 dans les ailes de la nuit ; tout est mouvement où rien ne semble se perdre, même pas l’homme, en cet Univers où tout est biodégradable et porteur d’une pure complexité pour une belle diversité. Même au lieu de nos plus profondes névroses, de nos rébellions qui souvent deviennent nos idoles (politiques, économiques, culturelles, sociales) ou même nos propres dieux, tout est bon pour faire de la vie et y même un peu d’ordre ! Pour faire de l’homme avec ses pulsions comme encre, ses sentiments en guise de papier et ses réflexions pour coller le tout, il nous faudra encore beaucoup de temps ! Mais le principe créateur à la base de l’évolution ou de l’art est là présent, à l’œuvre, car c’est le même verbe et le même esprit qui opère le monde de l’art et celui de l’art du Monde. Roland REUMOND http://agoras.typepad.fr/regard_eloigne/2007/02/la_chair_du_mon_4.html |
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