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Entre l\'eau trouble et l\'idée fixe
prose [ ]
L’homme n’est-il pas constitué essentiellement d’eaux troubles et d’idées fixes ?

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par [Reumond ]

2010-01-16  |     | 



L'homme n’est-il pas constitué essentiellement d’eaux troubles et d’idées fixes ?

Si ce n’est de la complaisance, par-delà la rime, il y a entre « le visage » d’une personne et « le paysage » quelque chose de l’ordre de la complicité ; une forme de connivence et de disposition naturelle à acquiescer l’un et l’autre dans ce qu’il est, un accueil, cœur de chair et cœur de pierre, l’homme réside sur Terre et la terre habite l’homme !

Force est de constater que des liens puissants caractérisent ces « relations d’être » entre la nature et l’homme, la nature et la culture, la mer, la montagne, la campagne …, et qu’il y a une grande proximité qui se noue dans nos origines et durera jusqu’à la fin des temps.

En poésie, il y a beaucoup d’analogies, de métaphores empruntées à la nature pour parler de l’homme, parce qu’entre Terre à Ciel, mers et rivages, il ya une même passion amoureuse et dévastatrice, une même affection, si forte et si féconde, une identique fébrilité des nerfs et des eaux, comme sourdent, invisibles, mais agissantes, les racines de l’être que nous sommes en la cavité de ses os.

C’est probablement pourquoi mère Nature est vraiment guérissante pour l’homme !

Entre la nature et la culture, le visage et le paysage, entre les maux et les mots, il y a l’appel de deux désirs qui ne font qu’un dans l’homme. Le réel nous appelle à cette unité, à cet amour total qui relève du même processus vital, du même travail de l’esprit au cœur de la matière, et du réel au cœur de l’esprit.


Pensées, clochers, rochers (…). Formes extérieures et intérieures, ne font qu’une même ossature, un même cartilage ; l’ébauche d’une nature qui toujours se dépasse, nous surpasse, monte en conscience et s’épand comme l’univers entier.

Mais pour naître et grandir en cela, à cela, il faut oser la vie ! Pas facile, quand l’inquiétude et l’hostilité semblent déjà habiter la matière dès les origines des Mondes.

On pourrait penser que nature et culture, images et visages, maison et âme, pensées et actes, sont comme les vêtements et leur doublure, comme l’ourlet de l’existence, et que pour fuir le réel, c'est-à-dire la réalité de la réalité, l’homme s’invente de tels mensonges qu’il finit par y croire !

Paysages, images et visages se confondent, au plus intime des nœuds, des névroses et des psychoses, comme une douleur infinie, qui ne peut passer qu’en s’épanchant, qu’en s’épandant d’âge en âge, de génération en génération.

Dans les limites du territoire de l'homme, territoire autant corporel que géographique ; dans cette nature, où chacun est un corps qui parle, un corps qui a parlé ou qui parlera, un corps qui dit tout haut ce que certains pensent tout bas, la vie dit : « oui » et dit : « non », selon, elle marque l’ouverture et la fermeture, elle marque le pas, le passage, le gué et les sommets avec leurs limites respectives toujours à dépasser.

Tout homme est lui-même « fragmenté » comme le disque dur de mon PC.

Par son propre corps, l'homme appartient à ce monde qui l'entoure, il fait partie du paysage, du territoire de la mémoire, de l’histoire avec sa préhistoire ; il fait partie intégrante de la nature et de la culture, qui sans cesse s'entremêlent tels les morceaux éparts d’un immense puzzle à reconstituer corps et âme.
Comment assumer le manque sans se couper du réel, quand la névrose me dit qu’il y a toujours une pièce manquante, un chainon du paysage ?

L’homme transforme son corps en paysage et le paysage en corps, il construit pour se construire des perspectives et des demeures, imaginaires ou virtuelles, à l'intérieur et à l’extérieur de lui.

Toute représentation du corps comme « paysage » ou comme « visage», n’est toujours qu’une représentation au théâtre des mots, qui est aussi le lieu des maux et des symptômes …, telle une certaine « image de soi », avec son identité propre, ses creux et ses saillies.

La psychothérapie, la relation d’aide, aide l’argile à prendre forme ; pour unifier le tout, afin que visages et paysages forment comme une création unique.

En ce lieu de « La Parole », je n’exerce pas le métier de psychothérapeute, je ne pratique nullement la « relation d’aide », mais plus encore, je tente de vivre une véritable « relation d’être » à travers des partages, des passages, des confrontations avec le réel, qui sont toujours d’extraordinaires moments de rencontre.

Chaque personne y est comme un beau paysage à contempler, un itinéraire à suivre à la carte, au pas, aux mots et aux gestes prêts, d’aise en malaise, à travers la roche, l’os, l’eau, le feu, la chair, la terre …, le visage s’y fait vision, le corps s’y dit paysage, s’y grave, s’écrit, se calligraphie au contact de l’air.

Un regard en ravine, où les larmes ont tracé des sillons larges comme des mains, et sur le front comme des guerres qui ont laissé là des chemins en bataille.

Des routes de campagne incarnées, des chemins abrupts de montagne, des histoires écrites sur une peau rocailleuse à force de travail, tellement de travail que la peau s’éclate au fil des souvenirs, comme sous le soleil de midi.

Des images, des familles, des deuils à faire, des décisions à prendre, des regards comme des sites ; et à perdre haleine, des montées escarpées, et au sommet de la peine, de la démarche, une vue imprenable sur la vie, sur l’amour et sur la mort.

Au premier plan, il y a parfois un père, la mère, la fratrie, dont l’ainé malade, le cadet alcoolique, la maladie souvent présente comme un fantôme, le suicide de l’un, la folie de l’autre …, des paysages, des images, des visages qui parlent fort, ou des silences qui cachent des secrets et des drames qui se jouent en coulisse ou se trament sur scène ; des « je » que se tuent, des « nous » qui se dénouent, des sujets qui se libèrent, etc.

Des cheveux blancs étincelants qui disent le regret, une forêt en broussaille qui cache la culpabilité, un moindre mal qui cache le malheur comme un bosquet peut cacher la forêt ; un corps brisé comme un accident de terrain, un regard qui dit la honte, des faits divers, des difficultés à la pelle, des handicaps…, qui soulignent les méandres d’un paysage.

Et dans l’œil, cette lumière bleutée comme un ciel, cette main tremblante, cette bouche qui semble dire : « je suis encore membre des Vivants au-delà des épreuves ».

Et tout ce que ce corps paysage dit de l’être, de moi, de vous, de nous…, entre le langage de la voix, celui des gestes, attitudes, mouvements , tics et vieux réflexes... est toujours signifiés toujours signifiants.

Ainsi défilent des panoramas sans pareil, toujours uniques, incomparables, comme le sont les sept fois soixante-dix-sept fois Merveilles du monde.



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