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■ Magnolia
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-01-10
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Prête à te coucher, Alexandra ?
Je vois que tu as apporté ton verre d’eau. Cela me rappelle un de mes chemins à la cuisine, où je voulais justement prendre une tasse d’eau pour la nuit. - Essayez de vous taire un peu ! on entendit du panier la voix d’une prune plus grosse que les autres. - Mais qu’est ce qui t’ arrive ? Nous étions en train de parler de cette année qui a été si bonne pour nous, riposta une prune qui s’était élevée de sa queuette au bord du panier. Jamais on n’a été aussi nombreuses dans un arbre ! On a presque dépassé les feuilles en nombre! - D’accord, mais quelqu’un vient de sauter dans notre panier et je ne sais pas qui c’était, continua la grosse prune. - Ici ? Chez nous, dans le panier? Je ne vois que des prunes. L’une plus belle que l’autre ! La mère d’Alexandra va être très fière de nous. Je la vois déjà appeler sa voisine pour se vanter avec ses prunes pour la marmelade. - Je vous ai demandé de vous taire un peu ! Quelqu’un vient de sauter dans le panier et ce n’était pas une prune. - C’était peut-être une fantomette….dit, en faisant de l’œil aux autres, une prune de couleur plus foncée. - Comment ? Vous croyez que je ne reconnais pas un fantôme ? - Je ne vois personne, moi, et puis, je suis très bien ici, avec vous, dit la prune la plus petite. - Nous sommes comme une famille, approuva toute émue une prune que le soleil n’avait pas réussi à mûrir autour de la queuette. - On ferait peut-être mieux de revoir la liste avec les préparatifs pour la marmelade, dit d’une voix posée la plus gaillarde des prunes. - Nous sommes bien ici, un point c’est tout, même avec la fantomette que tu as vue. - Vous savez une chose ? Je ne vous comprends pas du tout. Depuis un bon moment, je vous prie de vous taire, et vous ? Seriez-vous belles et nombreuses cette année, mais vous êtes trop bavardes. - Toi qui trouves à redire à tout! - Je me rappelle que même dans l’arbre, tu faisais des commentaires, tantôt sur le compte de Pussy, qu’il grimpait sur le tronc de l’arbre, tantôt sur le compte de Puppy, qu’il aboyait trop près de l’arbre. - Biien ! S’il en est ainsi, je ne ne vous dirai plus rien. Et qu’une armée de fantômes arrive , je ne ferai rien pour vous défendre. Et …je ne contribuerai pas non plus à la marmelade ! - Attendez ! Attendez ! Ne vous disputez pas ! Je lutte depuis quelque temps pour monter à la surface et vous expliquer. Mais je suis si petite ! - Toi, d’où viens-tu ? - Comme tu es petite ! Quelle sorte de prune es-tu ? - Vous voyez, je suis un grain de raison. Je ne suis ni prune ni fantomette - Un grain de raisin ? - Oui, je viens du panier au bord de la table. - Toi aussi tu fais de la marmelade cette année ? - Je ne sais pas. Je dois demander à la grappe de raisin à laquelle j’appartiens. C’est comme ça chez nous: c’est la grappe qui décide. L’année dernière, nous avons été dans un tonneau où l’on nous a transformés en vin. Il y a deux ans nous avons été à la production de jus. Maintenant, je ne sais absolument pas ce que nous allons faire. - Je crois que vous, les raisins, vous ferez de la confiture, parce que vous êtes dans la cuisine, et sur la même table que nous. - Mais comment, toi, un grain de raisin, es arrivé dans le panier avec nous - Attendez que je vous explique ! - Oh, pas besoin de nous expliquer. Nous sommes si contentes que tu sois ici, avec nous ! - Et que tu n’est pas un fantôme ….ou une fantomette. Je pris ma tasse d’eau et, tout en montant vers la chambre à coucher, je me rappelai que c’était le soir de Hollowen. Bonne, nuit, Alexandra ! Prêt à te coucher, Dain ? Non ? Mais qu’est ce qui s’est passé ? Tu ne trouves pas ta couverture préférée ? Celle avec les petits animaux de la maison, avec Zum, le lapinot, Daºa, le chaton, Conc, la perruche et Betzi, le chiot ? On va la trouver, ne t’en fais pas, mais en attendant, et pour que le sommeil vienne, je te dirai une histoire. Et même une avec….attends que je voie qui choisir ! C’est ça. Une avec l’intrépide Betzi. C’était une belle journée de mai, et tu dormais dans ton lit. Pour te chauffer, les rayons du soleil étaient tous venus sur le rebord de la fenêtre ouverte. Le lilas aussi avait apporté en direction de la vitre sa branche la plus fleurie. Comme tu étais couvert, j’éloignai un peu la couverture et je me dirigeai vers la fenêtre, d’où venait une brise de printemps. A mon retour, qu’est ce que je vois ? Tu avais la couverture tirée sous le menton. Tu n’aurais pas pu faire ça, car tu étais tout petit. J’éloignai à nouveau la couverture et je me dirigeai vers la porte quand j’entendis comme un bruit. Je me retournai et qu’est ce qu’il me fut donné de voir ! Betzi qui, après s’être donné la peine d’arriver au-desssus de ton petit lit, se donnait maintenant la peine, avec son petit museau, de tirer la couverture sous ton menton. - Il fait ainsi tout le temps, madame Gheo. Il veille tout le temps à ce que Dain soit bien couvert. - Nous lui avons dit plus d’une fois que, par beau temps, Dain n’a pas besoin de couverture. Par beau temps, c’est nous, les rayons du soleil, qui prenons soin de tout. - Regardez, notre sœur cadette qui, en ce moment même, est dans le lit de Dain ! Vous la voyez ? Elle chauffe son petit oreiller. - Et moi, je suis ici, sur sa veste, dit un autre rayon de soleil. D’ici, je peux entendre comment bat son petit cœur. - Vous savez, madame Gheo, on entendit la voix du rayon de soleil qui venait d’arriver. J’ai pensé à une chose : me poser sur les pattes de Betzi, pour qu’il voie combien de chaleur nous sommes à même de donner et ainsi il ne couvrira peut-être plus Dain avec la couverture. Car, cela va de soi, vous ne pouvez pas rester tout le temps dans la chambre. Vous avez du travail à la cuisine. Maintenant, par exemple, vous étiez en train de préparer un gâteau, n’est-ce pas ? - Oui. C’est ça, et je crois que ton idée n’est pas mauvaise du tout. Et le rayon de soleil tint parole et se posa sur les pattes de Betzi. Lorsque, quelques moments plus tard, je revins dans la chambre, Betzi dormait profondément près du lit de Dain et, un peu plus loin, Daºa, le chaton, ronronnait. Et ainsi, tous les jours, tu recevais dans ta chambre les rayons du soleil. Une fois, j’en ai vu un sur l’ours en peluche qui, tu sais bien, n’a pas besoin qu’on le chauffe. Une autre fois, j’en ai surpris un autre dans la bibliothèque en train de lire un livre sur l’apparition du soleil. Entre temps, un autre rayon de soleil jouait avec le pompon de ton soulier. Mais voilà qu’un après midi , c’était en août, le ciel se couvrit, le vent claqua la porte de la cuisine et sur le rebord de la fenêtre deux gouttes de pluie firent leur apparition. Je courus chez toi pour fermer la fenêtre et te couvrir. Et que voir ! Betzi avec son petit museau tirait la couverture sous ton menton, et Daºa, acec ses pattes s’efforçait de fermer la fenêtre. Et moi , en regardant mieux, je vis qu’en fait tu avais besoin d’une couverture plus grande. Tu avais en effet grandi cet été-là . Ainsi, dès le lendemain, j’allai commander une couverture nouvelle sur laquelle se retrouvent tous les petits animaux de la maison : Zum, Conc, Daºa et Betzi. Bonne nuit, Dain ! |
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