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`Ma mère cuisine une soupe aux pommes de terre`
prose [ ]
[Une mélancolie de l`Est]

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par [h.p.sebastian ]

2009-12-06  |     | 



Ma mère cuisine une soupe aux pommes de terre chaque nuit. Chaque jour il pleut sur les rues et les ruelles. Dans la cuisine ma mère qui n`a pas de nom fait son boulot. Elle aime cuisinier. Je m`assois sur la chaise et je regarde le jeu dramatique des mains de ma mère.

Je disais non. Ma mère ne connaît pas la règle du jeu. Elle lit le journal intime de ma grand-mère sans dire un mot. Elle est née le 3 juin ou juillet. Je ne m`en souviens pas du tout. Son anniversaire se passe chaque année dans la cuisine sans lumière. Sans fenêtres. Sans porte. Chaque personne peut entrer pour voir de quoi il s`agit. Voilà. C`est une histoire de l`Est qui commence avec la fin du jeu.

J`aime bien les pommes de terre. J`aime tout ce que ma mère fait. La soupe. Les œufs bien cuits. Les gâteaux. La confiture. La compote. Point. Je rigole. J`ouvre la page infinie de mon journal. J`écris un poème. Sans larmes. Sans mots. Sans images. Sans couleurs. Sans sourires. Un poème de la mélancolie qui n`a pas de sens.

Dans la cuisine j`entends les pas de mon père. Il a très faim. Il est de retour. Non. Il doit partir dans un voyage. Il baise ma mère. Ils se regardent. Et puis tous les mouvements s`arrêtent et les deux corps s`endorment. C`est tout. Je les regarde comme un fantôme. Je ronfle de ma chambre. Ils font pareille.

Ils se réveillent et prennent leur douche. Ensemble. Et puis le petit-déjeuner. Sans paroles. Sans dialogues. Ils se regardent et sentent un manque de compréhension de ma part. Je mange les pommes de terre. Je bois mon thé. Non. Je refuse le thé. Je bois seulement du café au lait. Je demande un croissant. Juste un croissant et de la confiture. Quelqu`un se trouve devant l`appartement. Un homme en noir. C`est pas la mort. C`est le…

La nuit tombe. Le chien aboie à l`infini. Je note dans mon journal des mots. Des voyelles. Des consonnes. Des images. Des figures de style. Aujourd`hui c`est le jour des morts. Ma mère cuisine des gâteaux pour nos ancêtres. Je suis dans ma chambre. Je lis un article sur Camus. Un livre. Je crois qu`il s`agit de `Lhomme révolté`. Non. C`est `Le Mythe de Sisyphe`. Ma mère jette sur les fenêtres de ma chambre de la farine. Et puis du sucre. Un rituel pour les ados.

Dehors il pleut. Il neige. Il ne fait pas de beau temps. Mes parents mangent je ne sais pas quoi. De la farine avec des œufs. Du sucre avec du pain. Moi je préfère le café au lait avec un croissant ou avec un pain aux raisins. Je regarde ma mère comme elle lave la vaisselle. Comme elle termine ce que mon père n`a pas mangé. Elle aime bien finir ce que mon père ne fait pas.

Elle me dit que je dois quitter le pays de l`Est. Sans remords. Sans regarder derrière moi. Que je dois prendre le train Europa. Vers la gare du Nord de Mon Paris. Le Paris se trouve sous ma peau. Mais je ne peux pas quitter ma ville natale. Mon pays je l`aime bien. Je disais à ma mère la vérité. Je suis déjà parti. Maintenant tout le monde rêve.

Dans La France de mon destin il n`y a personne qui chante. Personne ne joue de la guitare. Personne ne mange pas de pommes de terre. Personne ne rigole pas. Sur le quai de mes rêves il y a un train. Je monte et je rencontre l`image de ma mère. Mon père je le garde dans mon âme. Ma mère se cache dans mes veines. Et puis la fille de l`Est. Elle est petite et sans pensées. Elle travaille dans une entreprise. Non. Elle est professeur. Elle enseigne l`anglais. Non. Je mens.

Je suis dans la peau du personnage féminine. Je suis la femme qui tremble dans la rue. Oui. Je suis l`homme qui aime la femme qui venait pour faire le ménage dans la maison des R. J`habite chez eux. Avec l`image du passé. Le jour sans ombre. La nuit sans lumière. Je cuisine des pommes de terre. Je les jette dans l`eau.

Quand je prononce mère je pense à la femme qui est la plus belle et la plus sérieuse du monde. Je l`embrasse.

Je lui envoie un message dans une bouteille. Je la jette dans la mer. Dans l`océan. Dans la Seine imaginaire. Sous la peau personne ne bouge pas. Tous les personnages rient. Rigolent. Tombent dans les ténèbres. Je ferme les yeux. Je prends entre mes bras la poupée de Maria. Je n`ai pas eu de sœurs. Ni frères. Je suis seul dans un monde infini.














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