Les bruits du monde

Ma mère a dit un jour que je n'étais rien
avant qu'elle ne me conçoive,
je me suis senti comme un chien
abandonné par les miens ce jour là
dans ma fauve nature,

dame Nature ma nouvelle mère
m'a recueilli, pris par la main
sous son aile elle m'a promis
de faire émerger du néant
quelqu'un que personne n'attend
et de me placer là
où je suis supposé me trouver,

j'ai renoncé à tous ce que je tenais
pour acquis our apprendre ce qu'on ne pourra
me reprendre comme avant
afin qu'on puisse me reconnaitre,

je n'ai eu de cesse d'échanger détresses
contre un peu de tendresse à l'abri du reste,
de ceux qui refusent d'étancher ma soif de paroles
et qui préfèrent tout de suite trancher,pas drôle,
réduisant tout à sa plus simple expression
silence et écoute prétextant tenir leur rôle,

folle envie de me voir attacher à une chaise
et les lèvres bayonner de ruban adhésif
pendant qu'ils sifflent leur scotch l'air vaillant
de vainqueurs un leurre, j'en rigole,

je ne sais si je me rapproche déjà de ma tombe,
je ne suis fait de pierre car aucun mur n'exprime
des sentiments même quand je durcis semblable à un mur,
aucune corde aussi résistante,soit elle ne m'ôtera les
ailes de la liberté ah ah ah,

pas de langue de bois qui agite les buissons,
que ma foi me porte à l'endroit de ma croix,
la vie ne me parle plus elle aboit et je lui rend
ses aggressions maladroit parfois mais je combat
un ennemi que je ne vois pas en attendant
que la mort vienne et me délivre des ères
de l'humanité et des dangers qui y médisent.