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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2004-12-09 | | « Ce lieu… cette région antérieure que nous ne pouvons désigner que sous le voile du « non », comme néant, mais néant qui serait aussi le voile de l’être. » (Maurice Blanchot) Le chemin que la nuit a défait, tissant un temps l’illusion du néant, le lieu seul immobile en-dedans. Il n’est que très rare silence dans le fleuve nocturne des remous et des barques, déjà la mer, les embruns, le grand pays précaire des brumes. L’homme tombait comme un navire au bord du monde qui ne portait pas de nom sombrant dans l’indicible. Le néant, paradoxal, portait celui d’illimite, chutait en lui, dans la spirale blanche de la nuit, l’incompréhensible et « lui » pétrifié dans la pierre de sa voile. Avec sa torche d’éclairs, de mots incendiés, au bord de lui-même, dans la ténèbre du chemin, perdu, contraint d’inventer à chaque pas le passage, d’en être la forme sinueuse et l’empreinte aussitôt effacée, sans trace pour rêver. C’était avant le soir, avant le besoin de regarder, puisque le rien ne pouvait pas disparaître, rien, c’est à dire ce tout funambule, incertain, qui se tient. L’ombre dans la colline qui tombait, sans savoir si c’était l’ombre qui se fondait ou la colline qui s’effondrait sur l’échine de la plaine.
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