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Le Prophète
poèmes [ ]
13 - 16

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Khalil_Gibran ]

2004-07-16  |     |  Inscrit à la bibliotèque par lucia sotirova




13
La Liberté

Et un orateur dit, Parle-nous de la Liberté.
Et il répondit :

Je vous ai vu vous prosterner aux portes de la cité et
dans vos foyers, et vous vouer au culte de votre propre liberté,
Comme les esclaves qui s'humilient devant un tyran et le louent, alors qu'il les anéantit.

Oui, dans le bosquet du temple et dans l'ombre de la citadelle,
j'ai vu les plus libres d'entre vous porter leur liberté comme un joug ou des menottes.

Et mon cœur saigna en moi ; car vous ne pouvez être libre
lorsque vous forgez une chaîne du désir même de la liberté,
et quand vous ne cessez de parler de la liberté comme d'un but et un accomplissement.

Vous serez libre en vérité non pas quand vos
jours seront sans tourments et vos nuits sans un désir ou un chagrin,
Mais d'avantage quand ces choses étrangleront votre vie,
et que pourtant vous vous élèverez au-dessus d'elles, nu et sans entraves.

Et comment vous élèverez-vous au-delà de
vos jours et de vos nuits, à moins que vous ne rompiez les chaînes
que vous-même, à l'aurore de votre entendement, avez fixé autour de votre âge mûr ?

En vérité ce que vous appelez liberté est
la plus solide de ces chaînes, bien que ses anneaux scintillent au soleil
et éblouissent vos yeux.

Et à quoi voulez-vous renoncer dans votre quête
de la liberté, si ce n'est à des parcelles de vous même ?

S'il existe une loi injuste que vous voudriez abolir, cette
loi fut écrite de votre propre main sur votre propre front.
Vous ne pouvez l'effacer en brûlant vos tables de la loi,
ni en lavant le front de vos juges, même si vous déversiez sur eux la mer toute entière.

Et s'il existe un despote que vous voudriez détrôner,
voyez d'abord si l'image de son trône érigée en vous est détruite.

Car comment le tyran peut-il régner sur les affranchis
et les fiers, s'il n'existe une tyrannie dans leur propre liberté et
une honte dans leur propre fierté ?

Et s'il existe un tourment que vous voudriez dissiper, le siège
de cette crainte est dans votre cœur et non dans la main du tourment.

Vraiment, toutes les choses se meuvent dans votre être
en une continuelle étreinte fatale ; ce que vous désirez et
ce que vous redoutez, ce qui vous attire et ce qui vous répugne, ce
que vous poursuivez et ce que vous voulez fuir.

Ces choses se meuvent en vous comme la lumière et l'ombre, en couples enlacés.
Et quand l'ombre se dissipe et disparaît, la lumière
qui persiste devient l'ombre d'une autre lumière.

Et telle est votre liberté qui, quand elle perd ses entraves,
devient l'entrave d'une plus grande liberté.


14
La Raison et la Passion


Et la prêtresse parla à nouveau et dit, Parlez-nous de la Raison et de la Passion.
Et il répondit, disant :

Votre âme est souvent un champ de bataille au sein duquel votre raison et votre jugement luttent contre votre passion et votre instinct.

Puissé-je être l'émissaire de paix de votre âme, et transformer la discorde et la rivalité de ce qui vous constitue en unité et mélodie.

Mais comment le pourrais-je, à moins que vous-même ne soyez l'émissaire de paix, plus encore, l'ami intime de ce qui vous fonde ?

Votre raison et votre passion sont le gouvernail et les voiles de votre âme qui navigue de port en port.

Si votre gouvernail ou vos voiles se brisent, vous ne pouvez qu'être ballottés et aller à la dérive, ou rester ancrés au milieu de la mer.

Car la raison, régnant seule, est une force qui brise tout élan ; et la passion, livrée à elle-même, est une flamme qui se consume jusqu'à sa propre extinction.

Aussi, laissez votre âme exalter votre raison jusqu'aux hauteurs de la passion, de sorte qu'elle puisse chanter ;

Et laissez la diriger votre passion avec raison, afin que la passion puisse vivre au travers de son incessante résurrectionn, et tel le phœnix renaître de ses propres cendres.

Je voudrais que vous considériez votre jugement et votre instinct ainsi que vous le feriez dans votre maison de deux hôtes bien aimés.

Vous ne voudriez certainement pas honorer un hôte plus que l'autre ; car celui qui porte plus d'attention à l'un perd l'amour et la confiance de tous les deux.

Lorsque parmi les collines, vous êtes assis à l'ombre fraîche des peupliers blancs, partageant la paix et la sérénité des champs et des prairies qui s'étendent au loin - alors laissez votre cœur dire en silence, "Dieu se repose en la raison".

Et quand la tempête arrive, et qu'un vent fort secoue la forêt, et que le tonnerre et l'éclair proclament la majesté des cieux - alors laissez votre cœur dire avec respect, "Dieu agit dans la passion".

Et puisque vous êtes un souffle dans la sphère de Dieu, et une feuille dans la forêt de Dieu, vous devez reposer en la raison, et agir avec passion.


15
La Souffrance


Une femme dit, Parle nous de la Souffrance.

Il répondit :

Votre douleur est l'éclatement de la coquille qui enferme votre entendement.

De même que le noyau doit se fendre afin que le coeur du fruit se présente au soleil, ainsi devrez-vous connaître la Souffrance.

Si vous saviez garder votre coeur émerveillé devant les miracles quotidiens de votre vie, votre douleur ne vous paraîtrait pas moins merveilleuse que votre joie;

Vous accepteriez les saisons de votre coeur, comme vous avez toujours accepté les saisons qui passent sur vos champs,

Et vous veilleriez avec sérénité durant les hivers de vos chagrins.

Une grande part de votre douleur a été choisie par vous.

C'est la potion amère avec quoi le médecin en vous guérit votre moi malade.

Faites confiance, alors, au médecin, et buvez son remède calmement et en silence.

Car sa main, si lourde et si rude soit-elle, est guidée par la tendre main de l'Invisible,

Et la coupe qu'il vous tend, bien qu'elle brûle vos lèvres, a été façonnée d'une argile que le Potier a imprégnée de Ses larmes sacrées.


16
La Connaissance de soi


Un homme dit, Parle-nous de la Connaissance de soi.
Il répondit :

Vos coeurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits.

Mais vos oreilles se languissent d'entendre la voix de la connaissance en vos coeurs.

Vous voudriez savoir avec des mots ce que vous avez toujours su en pensée.

Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de vos rêves.

Et il est bon qu'il en soit ainsi.

La source secrète de votre âme doit jaillir et couler en chuchotant vers la mer,

Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à vos yeux.

Mais qu'il n'y ait point de balance pour peser votre trésor inconnu,

Et ne sondez pas les profondeurs de votre connaissance avec tige ou jauge,

Car le soi est une mer sans limites ni mesures.

Ne dites pas: "J'ai trouvé la vérité", mais plutôt: "J'ai trouvé une vérité".

Ne dites pas: "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt: "J'ai rencontre l'âme marchant sur mon chemin".

Car l'âme marche sur tous les chemins.

L'âme ne marche pas sur une ligne de crête, pas plus qu'elle ne croit tel un roseau.

L'âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables.


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