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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2004-07-13 | | Inscrit à la bibliotèque par Nicole Pottier
Si tu m'oublies
je veux que tu saches une chose. Tu sais ce qu’il en est: si je regarde la lune de cristal, la branche rouge du lent automne de ma fenêtre, si je touche près du feu la cendre impalpable ou le corps ridé du bois, tout me mène à toi, comme si tout ce qui existe, les arômes, la lumière, les métaux, étaient de petits bateaux qui naviguent vers ces îles à toi qui m’attendent. Cependant, si peu à peu tu cesses de m’aimer je cesserai de t’aimer peu à peu. Si soudain tu m’oublies ne me cherche pas, puisque je t’aurai aussitôt oubliée. Si tu crois long et fou le vent de drapeaux qui traversent ma vie et tu décides de me laisser au bord du coeur où j’ai mes racines, pense que ce jour-là , à cette même heure, je lèverai les bras et mes racines sortiront chercher une autre terre. Mais si tous les jours à chaque heure tu sens que tu m’es destinée avec une implacable douceur. Si tous les jours monte une fleur à tes lèvres me chercher, ô mon amour, ô mienne, en moi tout ce feu se répète, en moi rien ne s’éteint ni s’oublie, mon amour se nourrit de ton amour, ma belle, et durant ta vie il sera entre tes bras sans s’échapper des miens. Traduction de Ricard Ripoll i Villanueva
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