Autrefois très inspirée par le plaisir vif d'être charmée,
J'inventais con libido, préludes et fugues, qui donnent chaud,
Note et contre-note en glissando, d'un commun accord en crescendo,
J’avais la mandoline coquine, loin d’la valse de la routine :
Métro, boulot, dodo !

Mais, voilà des mois et des années que j'ai cessé de composer,
Ma musique s’est ébruitée, mes partitions furent oubliées
Et une rythmique l'a remplacée, mécanique, cadencée,
Elle commence en sourdine la valse de la routine :
Métro, boulot, dodo !

Maintenant, mélodiquement parlant, ma musique est banale,
Accompagnée d'un métronome, je joue du commercial,
Les mêmes reprises en boucles, un clip, pause commerciale
À fond le bruit de machine de la valse de la routine :
Métro, boulot, dodo !

En musique, le silence est nuance mais le bruit n'a aucun de sens,
En moi l’intolérance à la dissonance a pris naissance,
Je rêve qu'un auteur-compositeur d’une harmonique pique mon coeur
Pour qu’ensemble, on assassine la valse de la routine :
Désirs, loisirs, plaisirs !

Bel harmonie, demain j'te suis,
Arpège-moi accords renversés les gammes naturelles,
Jouons à quatre mains la folle fugue des fêtes charnelles
Joue-moi de tous les instruments comme le plus fougueux des amants
À jamais loin des champs de mines de la valse de la routine :
Désirs, loisirs, plaisirs !