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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-05-08 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Les autres sont des gens,
Les autres sont des femmes, Les mains pleines d’argent, Pleine de bonheur, l’âme. Moi, je suis dans le bois Qui ne sait, une Source, Je suis l’Eau que ne boit Personne dans sa course. Je suis l’Eau qui jaillit De l’ombre. La tendresse Qu’au secret des taillis Emporte sa détresse. L’Eau née avant le jour, Pour qu’au sec de la terre, À son limpide amour Un coeur se désaltère. L’Eau pâle qui, plus tard Que le soir coule encore. L’Eau de pauvre regard Dont chaque larme implore. Je suis l’Eau d’aujourd’hui Et demain qui ruisselle Pour rejoindre celui Qui n’a pas besoin d’elle. Je suis l’Eau qui se perd, En vain vive, en vain pure, En vain bonne, à travers De trop seules verdures. Je suis celle qui court Pour qu’enfin son Eau meure, La Source qui toujours Aura soif et qui pleure. (Marie Noël, « Chants des temps irréels » in Chants d’arrière-saison, 1961)
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