Penché sur ses feuilles comme sur un trésor;
les ailes de l'infini l'emportent
dans les anneaux verticaux du temps,
planant uniquement dans le seul sens de son coeur
pour saisir dans la larme de sa plume
les secrètes révélations d'un coeur
qui tâche de retrouver dans son temps et son espace
la douce cité des prophètes de la pensée.
Est-ce le rêve de chaque poète
qui naît sous le soleil?
Embrasser la même énigme du silence
pour pouvoir donner un avenir certain à ses mots,
comme si les mots vivants
étaient le fruit d'une pensée
tissée mystérieusement
en secret comme un fétus,
au sein de cette flamme de la passion
que les écrivains passent
de main en main,
de pensée en pensée,
de coeur en coeur
de la même façon que la continuation de la vie
de corps en corps,
d'esprit en esprit.
Toucher le même zénith
mais à sa manière,
afin de découvrir un jour
à une heure tardive
le chemin vers la cité des prophètes
ou peut-être,
s'égarer dans son chemin,
Sans atteindre son but
la flamme éteinte,
le rêve perdu.
L'éternel secret de la passion.