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par [Célé ]

2009-02-17  |     | 



Si j'étais la rondeur d'autres rondeurs, jumelle,
Un nombril de femme où mes semblables égaux
En purs mâles épris d'une même femelle
Féconderaient d'un sexe un sexe de legos,

Je m'emboîterais comme émail de porcelaine
Autour de ce sourire, autour de cette voix,
Dans des sanglots tenus par les brins de l'haleine,
De peur de me briser sur un air d'autrefois.

Entre l'équilibriste à l'aplomb éphémère,
Le feu de l'alambic et le verre en papier
Mon père serait la charpente de ma mère
Et ce parterre d'os la chaussure à mon pied.

Une plainte ! Un murmure à mes oreilles, vite !
Je me remplis de vie à ce bel canto quand
Le nez enrubanné de vodka moscovite
Brûle déjà ma gorge au-dessus du volcan.

Lorsque la vie avance ; Un pas de moi recule...
Et l'impasse importune un paso-doble sans
Partenaire. Et la nuit sans aurore m'accule
Aux ruines de l'ombre où l'ombre des passants

Dans mon ombre bancale huile sur la margelle
Les morceaux de mon coeur calant le tabouret
De vulgaires cailloux dans la grande marelle
Pour que mes feux de joie aillent quand je mourrai

Incinérer dans un dédale de poussière
Le souffle de ma mère au poumon cruenté ;
Au duvet d'un vagin, comme une souricière,
Dans l'édredon je suis : Un foetus avorté ! ...

D'un cadavre de femme, une verge immolée
Comme un tire-bouchon dans un salmanazar,
De ce sang qui tombe en feuille lancéolée
Me dévore le ver dans le fruit du hasard.

De cuillère en cuillère... En cuiller d'eau stagnante ! ...
De traverse en traverse ... En étrave de morts ! ...
Une éclisse de chair en provocante amante
Me dévoile à son sein le téton du remords.

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