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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-01-26 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
II a suffi du liseron du lierre
Pour que soit la maison d'Hélène sur la terre Les blés montent plus haut dans la glaise du toit Un arbre vient brouter les vitres et l'on voit Des agneaux étendus calmement sur les marches Comme s'ils attendaient l'ouverture de l'arche Une lampe éparpille au loin son mimosa Très tard les grands chemins passent sous la fenêtre II y a tant d'amis qu'on ne sait plus où mettre Le pain frais le soleil et les bouquets de fleurs Le sang comme un pic-vert frappe longtemps les coeurs Ramiers faites parler la maison buissonnière Enneigez ses rameaux froments de la lumière Que l'amour soit donné aux bêtes qui ont froid À ceux qui n'ont connu que la douceur des pierres Sous la porte d'entrée s'engouffre le bon vent On entend gazouiller les fleurs du paravent Le coeur de la forêt qui roule sous la table Et l'horloge qui bat comme une main d'enfant Je vivrai là parmi les roses du village Avec les chiens bergers pareils à mon visage Avec tous les sarments rejetés sur mon front Et la belle écolière au pied du paysage. (René-Guy Cadou, Hélène ou le règne végétal, 1952)
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