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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-01-26 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Corneille, ma noire
corneille qui me saoules opaque et envoûtante venue pour posséder ta saison et ta descendance Déjà l’été goûte un soleil de mûres déjà tu conjoins en ton vol la terre et l’espace au plus bas de l’air de même qu’en sa hauteur et dans le profond des champs et des clôtures s’éveille dans ton appel l’intimité prochaine du grand corps brûlant de juillet Corneille, ma noire parmi l’avril friselis Avec l’alcool des chaleurs nouvelles la peau s’écarquille et tu me rends bric-à -brac sur mon aire sauvage et fou braque dans tous les coins et recoins de moi-même j’ai mille animaux et plantes par la tête mon sang dans l’air remue comme une haleine Corneille, ma noire jusqu’en ma moelle Tu me fais prendre la femme que j’aime du même trébuchant et même tragique croassement rauque et souverain dans l’immémoriale et la réciproque secousse des corps Corneille, ma noire (Gaston Miron, « J’avance en poésie », in L'homme rapaillé)
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