agonia
francais

v3
 

Agonia.Net | Règles | Mission Contact | Inscris-toi
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial

Poezii Românesti - Romanian Poetry

poezii


 


Textes du même auteur


Traductions de ce texte
0

 Les commentaires des membres


print e-mail
Visualisations: 5241 .



L’Ultimo Angelo del Correggio
poèmes [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Emile_Nelligan ]

2009-01-10  |     |  Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt



Les yeux hagards, la joue pâlie,
Mais le coeur ferme et sans regret,
Dans sa mansarde d'Italie
Le divin Corrège expirait.

Autour de l'atroce grabat,
La bonne famille du maître
Cherche un peu de sa vie à mettre
Dans son coeur à peine qui bat.

Mais la vision cérébrale
Fomente la fièvre du corps,
Et son âme qu'agite un râle,
Sonne de bizarres accords.

Il veut peindre. Très lentement
De l'oreiller il se soulève,
Simulant quelque archange en rêve
En oubli du Ciel un moment.

Son oeil fouille la chambre toute,
Et soudain si fixe, étonné.
Il voit son modèle, il n'a doute,
Dans le berceau du dernier né.

Son jeune enfant près du panneau
Tout rose dans le linge orange,
A joint ses petites mains d'ange
Vers le cadre du Bambino.

Et sa filiale prière
À celle de l'Éden fait lien:
Dans du soir d'or italien,
Vision de blanche lumière.


"Vite qu'on m'apporte un pinceau !
"Mes couleurs ! crie le vieil artiste,
"Je veux peindre la pose triste
"De mon enfant dans son berceau.

"Mon pinceau ! délire Corrège,
"Je veux saisir en son essor
"Ce sublime idéal de neige
"Avant qu'il retourne au ciel d'or !"

Comme il peint ! Comme sur la toile
Le génie coule à flot profond !
C'est en chérubin au chef blond,
En chemise couleur d'étoile.

Mais le peintre, pris tout à coup
D'un hoquet, retombe. Il expire.
Tandis que la sueur au cou,
S'est figée en perles de cire.

Ainsi mourut l'artiste étrange
Dont le coeur d'idéal fut plein;
Qui fit de son enfant un ange,
Avant d'en faire un orphelin.

(Émile Nelligan, Poésies complètes)

.  |










 
poezii poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
poezii La maison de la litérature poezii
poezii
poezii  Recherche  Agonia.Net  

La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Politique de publication et confidetialité

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites! .