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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-12-14 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Avec ta robe sur le rocher comme une aile blanche
Des gouttes au creux de ta main comme une blessure fraîche Et toi riant la tête renversée comme un enfant seul Avec tes pieds faibles et nus sur la dure force du rocher Et tes bras qui t’entourent d’éclairs nonchalants Et ton genou rond comme l’Île de mon enfance Avec tes jeunes seins qu’un chant muet soulève pour une vaine allégresse Et les courbes de ton corps plongeant toutes vers ton frêle secret. Et ce pur mystère que ton sang guette pour des nuits futures Ô toi pareille à un rêve déjà perdu Ô toi pareille à une fiancée déjà morte Ô toi mortel instant de l’éternel fleuve Laisse-moi seulement fermer mes yeux Laisse-moi seulement poser les paumes de mes mains sur mes paupières Laisse-moi ne plus te voir Pour ne pas voir dans l’épaisseur des ombres Lentement s’entrouvrir et tourner Les lourdes portes de l’oubli (Alain Grandbois, Les Îles de la nuit, 1944)
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