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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-11-15 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt Je me mettrai un jour À travailler vraiment Et mon premier souci Sera de surveiller La forme des nuages Ils en changent si facilement Et si souvent Par le vent Chargé d’hirondelle Et surtout Par le vent Qui joue à perte d’aile Et de feuille et d’étés par les matins d’automne Peut-être aussi S’il m’en reste le temps Certains midis de l’hiver pâle Porterai-je très douce et très grande attention Aux différents cristaux de neige Ils sont si neufs et si pareils À ceux d’hier-demain À ceux de l’an dernier Ils se ressemblent tant Par la fenêtre Et sont si dissemblables Sur le bord de la fenêtre Qu’on en oublie de regarder dehors Qu’on en oublie de regarder dedans On est tout blanc on est tout seul On meurt de feu on meurt de vent On est l’hiver et l’univers On est dans les mains du soleil On est si neuf et si pareil Je mettrai un jour à travailler vraiment Et je vous le dirai en milliers d’exemplaires Et si cela n’a point le bonheur de vous plaire Je me ferai nuage et j’irai vers le nord (Gilles Vigneault, « Oisivetés » in Balises, 1964)
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