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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-08-07 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Qui peut te fuir une fois saisi par toi,
Quand tu le fixes de ton regard ténébreux? Je ne m’enfuirai pas quand tu m’auras saisie. Je ne croirai jamais que tu ne fais que détruire. Je le sais, toute vie est par toi traversée. Rien n’existe ici-bas qu’un jour tu ne le touches. La vie sans toi, certes, elle serait belle, Mais toi aussi, douleur, mérites qu’on te vive. Non, tu n’es pas un fantôme de la nuit, Tu viens rappeler à l’âme qu’elle est forte, C’est le combat qui a rendu grand les plus grands, - Le combat vers un but, par de durs chemins. Si donc, douleur, au lieu de bonheur et de plaisir Tu peux me donner l’Unique, la vraie grandeur, Alors, viens et laisse-nous lutter corps à corps, Oui, viens, notre lutte fût-elle mortelle. Pénètre au plus profond de mon cœur Et creuse au plus profond de ma vie, Ôte-moi le rêve de l’illusion et du bonheur, Ôte-moi tout ce qui ne valait pas les aspirations infinies. Tu ne remportes pas sur l’homme la dernière victoire, Même s’il offre sa poitrine à tes coups, Même s’il tombe mortellement blessé – - Tu es le socle où repose la grandeur de l’esprit. (In E. F. Podach, L’effondrement de Nietzsche. Aussi in Charles Andler, Nietzsche, sa vie et son oeuvre)
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