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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-07-22 | |
Tranquille. L'écurie a des guides, des longes.
Dans la grange le foin du canton de Collonges. Aux chemises l'énigme, en selle le rébus De l'être paresseux où des chevaux fourbus Se couchent lourdement ; Leur mollesse m'écrase... Sur des coussins de crin comme une table rase ! Et l'aube tinte... L'aube et moi nous ricochons Sur le fer à cheval des tueurs de cochons ! D'une hache qui tombe elle est mon sarcophage. Dans la grande prairie un délit de fauchage. Une plume arrachée à l'aile de l'oiseau ; Bancale dans l'air : Il chatouille mon museau ! Dans le mille du crâne, une excroissance noire... Comme un trou minuscule : Il pleut dans ma mémoire ! Sur le banc de la mort se repose le nerf De la tête pendante et des pattes en l'air. Dans l'oeil exorbité, le flou désembuage Me couvre de buée exsudant d'un nuage ; Une forme si douce à caresser. Le bel Azur pirouettant dans sa tour de Babel Décalque d'un trait d'ombre une tête de Maure : Ma figure de proue ; Et je me remémore... Un mélange pastel sur l'horizon bleui Par un trop plein d'amour ; Une sauce aïoli Atrocement piquante accentue à mes lèvres La marinade au coeur des poumons et des plèvres, D'amiante jetée à ma langue, soudain ! Couverte de salive et d'une eau de boudin, D'hommes décomposés ; La famine bâillonne D'une tranche de gras, un jambon de Bayonne ; Dans les gueules en fleurs d'ogres du carnaval !... Le grand Maître-affineur de son os de cheval Pique. Pénètre l'aube... Ainsi va boutonneuse Cette main colmater une chair cotonneuse ! Les prunelles en bave, O regard, tu rejoins ! Un aveugle qui saute et ressaute à pieds joints Un objet, une chose, un machin, un bidule... Une poussière à l'oeil crevé de la pendule. Du haut de vos sabots comme vous me tordiez ! Tellement à l'envers que je me mords les pieds ! Fulgurante douleur en berceuse effrayante Je me suis endormi, couvert d'une eau bouillante ; Le corps endimanché comme des êtres chers, De toutes dents mordant d'inaccessibles chairs ; Comme sur leurs échos s'époumone le râle De vieux mots laissés dans un cahier à spirale ; Des poèmes aigris, saumâtres comme mes Sales alexandrins aux pluriels gommés Dans la racine de singulières jonquilles Effacent les carreaux du bout de leurs béquilles ; Des carreaux comme des carrés de caramel Où l'exquise douceur à l'âpre calomel Se frotte de mon rire aux longues plaintes graves... Entre mes doigts jaunis jouissent sans entraves ! A l'ongle de l'index ; A l'encre des ciels gris ; Sur les lignes tordues du soupirail j'écris Des petits bouts d'azur bleu comme autrefois, comme Aujourd'hui dans mon oeil provoque le leucome... Tendez, tendez l'oreille ! Ecoutez le chacal Gémir dans les grands monts du jour dominical ! L'ombre écarlate vient sur de grandes échasses Me pendre à ses carmins ; Je voudrais que tu saches : Que le rouge qui perle au bout de ce crochet Ne vaut guère plus cher qu'un vinaigre de chai ! Sur les lourds étals de tes nuitées estivales, Peste en ta bouche, des pourritures m'avalent Et des larmes à moudre en ce filtre roidi... Goutte encore le marc du café refroidi ! Et l'aube tinte... L'aube et moi nous ricochons Sur le fer à cheval des tueurs de cochons !
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