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Le matador et le sang tapure du feu
poèmes [ ]

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par [metanoia ]

2008-07-07  |     | 




POUR COMDAMNER LA TAUROMACHIE
VOICI QUELQUES LETTRES
TORCHES DE SANG A LA TRACE
D'UN SOUFFLE ET D'UN REGARD
QUI EFFACENT DU SABLE ET DE LA TERRE,
DU SOLEIL ET DE L'EAU LA DANSE MEURTRIERE
DE L'HOMME. LE SOUFFLE ET LA TRACE D'UN TAUREAU
QUI MEURT DANS LA STATURE HAUTAINE DE SON ANIMALITE
EMBRASANT D'ECHEC LE MIROIR DE L'HUMANITE...



Il excite la rubescence de la féverole
Et nargue le fiel qui toise la férie dorée
De la mise à mort…
Le fiel broché virevolte
Autour de la sinistre ruse,
Autour de son snob taurobole.
Il survole les cris et pique avec adresse
La pente embrasée de l'agonie.

D'où souffre l'œil de la lune?
De l'étoile sanglante
Qu'ouvre l'épée du matador,
Du sang qui suppure les noces
Sur la peau noire de la souffrance,
Sur la plaie qui bouillonne
La nuit férale des cornes…
Du haut du périgée qui exalte les vautours
Il regarde la plaie s'ouvrir à l'éclat du jour,
Le sang furieux étreint la sueur,
Ses flots funestes échaudent la terre
Qui fait de l'union amère,
Sang et sueur,
Epée et chair,
La nourriture funiculaire de l'atlante
Le sang vomi affole les parques
Qu'enchante l'angle mort des véroniques.
La muleta caresse la mue vermeille
Sur l'échine décorée de banderilles.
Sur l'agonie de la mue
Elle compose la danse nuptiale de la faena.
Elle fixe le trophée sur l'échine
Et s'incline devant les capelines
Pour écorner la plaie,
Et mutiler la croix.

La foudre, dans la plaie,
Dans la nuit foliacée du souffle,
S'effondre sur le regard de la lune.
L'alezan piaffe la joie des torses,
Foule les vomissures, étrille l'entorse
Et efface par la dépouille
Le sang noir des féralies.
La langue fuit entre les dents crispées
L'étuve rubanée du dard,
Embaume sur la patère de la mort
Le souvenir pastoral des effluves floraux.
Glorieuse était la mort de la mue
Glorieuse était la mue férale
Victime des capelines
Et de la muleta.

La mort était pour l'animal
Un don du vide se fixant
Dans l'Å“il de la lune,
Eau coulante berçant
Les fougères de la légèreté
Et les pervenches de l'ombre.
La mort était l'ombre légère
De la lumière blanche
Qui repose le regard
Dans le vide,
Eau coulante de la quiétude.

Le matador vient, en fait
Une lave rupicole,
Un don du feu torrentiel
Se fixant dans le délire.
Regard ineffable du feu
Qui ne consume
Ni l'air ni la paille,
Mais torée l'entaille,
Qui pénètre l'œil du toréador
Jusqu'à la flamme suppliciée de Prométhée.
Feu patibulaire du regard
Ne séparant pas l'origine de la fin
Mais perpétue dans l'argile et l'épée
La tapure du sang
Et la fêlure de la flamme.

Le regard ne crie pas
Sa douleur vouée au feu,
Comme mourir se doit,
Renonce à tout vœu
Qui n'est pas la foi,
A l'infini de la mort,
Du sang tapure du feu.

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