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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-06-16 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
De célestes, de calmes échos retentissant,
De paisibles résonances toute parcourue, Et aérée, c’est l’antique bâtisse, La salle habitée avec bonheur ; sur les verts tapis embaume Le nuage de la joie et resplendissant de très loin se tiennent, De fruits très mûrs toutes recouvertes, et de calices couronnés d’or, En bon ordre, une magnifique rangée, Sur le côté ici et là dressées au-dessus Du sol aplani, les tables. Car venus de loin se sont Ici, pour la soirée, Conviés les hôtes bien-aimés. Et l’œil entrouvert je pense déjà , Souriant du grave ouvrage quotidien, Le voir lui-même, le prince de la fête. Pourtant, quand déjà tu renies volontiers ton étranger, Et, comme fatigué d’une longue marche héroïque, Baisses tes yeux, oublieux, légèrement assombris, Et adoptes une allure amicale, toi reconnu de tous, pourtant Fait-elle presque plier les genoux la hauteur. Je ne sais, devant toi, Rien qu’une chose, tu n’es pas un mortel. Un sage peut m’élucider bien des choses ; mais, où Un dieu encore apparaît aussi, Là est pourtant une autre clarté. Mais aujourd’hui, non, non imprononcé est-il ; Et quelqu’un, que n’effraient ni les flots ni les flammes, S’étonne, comme cela s’est calmé, non sans raison, à l’instant, Quand la domination nulle part n’est visible chez les esprits et les humains. C’est qu’ils n’entendent l’ouvrage Se préparant dès longtemps, du matin au soir, qu’à l’instant, Car immensément brasse, expirant dans l’abîme, L’écho du tonnerre, l’orage millénaire, Pour aller dormir, couvert par les rumeurs de la paix, tout en bas. Mais vous, devenus si chers, ô vous jours de l’innocence, Vous apportez aussi la fête aujourd’hui, vous bien-aimés ! et il fleurit À l’entour, vespéral, l’esprit, dans ce calme ; Et dois-je conseiller, et seraient-elles gris-argent Les boucles, ô les amis ! Des couronnes, et du festin, de vous soucier, à l’instant semblables à d’éternels adolescents. Et je voudrais en inviter plus d’un, mais, ô toi Qui avec une amicale gravité affectionnait les humains, Là -bas sous le palmier syrien, Où toute proche s’étendait la ville, tu étais volontiers à la fontaine ; Le champ de blé bruissait à l’entour, calmement respirait la fraîcheur À l’ombre de la montagne consacrée, Et les amis bien-aimés, le nuage fidèle, T’ombrageaient aussi, afin que saintement audacieux Traversant le désert doucement ton rayon atteignît les humains, ô adolescent ! Ah ! mais plus obscurément t’ombrage, en plein milieu du mot, Effroyablement décisive, une mortelle destinée. Ainsi est vite Fugace tout le céleste ; mais non sans raison ; Car indulgent ne remue-t-il, connaissant de tout temps la mesure, Qu’un seul instant la demeure des hommes, Un dieu, imprévisible, et nul ne sait quand ? L’impertinent aussi permet ensuite de passer outre, Et doit venir en ce lieu sacré la sauvagerie Depuis les lointains confins, s’exerce en brusques tâtonnements ce délire, Et s’y rencontre là un destin, mais la gratitude Jamais ne suit même après coup ce cadeau dieudonné ; En scrutant profondément est-il à saisir. Nous étaient aussi, le donateur n’épargnant rien, Dès longtemps déjà par la bénédiction du foyer Pour nous les cimes et le sol embrasés. Mais du divin ressentons-nous Cependant beaucoup. Elle nous a été, la flamme, Mise en main, et les rivages et les flots marins. Beaucoup plus, car d’humaine façon, Sont-elles avec nous, les forces étrangères, confiantes. Et il t’enseigne, l’astre qui est Devant tes yeux, cependant jamais ne pourras-tu lui ressembler. Mais du vivant en toutes choses, d’où viennent Beaucoup de joies et les chants, Est unique un fils, un paisible puissant est-il, Et maintenant le reconnaissons-nous, Maintenant, là nous connaissons le Père Et pour célébrer le jour de fête Le très-haut, l’Esprit Du monde s’est incliné vers les hommes. Car dès longtemps pour le souverain du temps était trop grand Et étendu au loin son champ, mais qui l’aura épuisé ? Mais pour une fois un dieu peut aussi élire l’ouvrage quotidien, De même que les mortels, et partager tout destin. La loi du destin est cela, que le tout s’éprouve, Que, lorsque revient le calme, soit aussi une parole. Mais où l’esprit est à l’œuvre, nous y sommes aussi et disputons De ce qui est bien le meilleur. Ainsi me semble à l’instant le meilleur Quand maintenant s’accomplit son image, et le maître est prêt, Et lui-même en étant éclairé pose le pied hors de son atelier, Le calme dieu du temps, et il n’est que la loi de l’amour Qui équilibre parfaitement pour valoir d’ici jusqu’au ciel. Beaucoup, dès ce matin, Depuis que nous sommes un dialogue et nous entendons l’un l’autre, Ont-ils éprouvé, les humains ; mais bientôt sommes-nous un chant. Et l’image du temps, que déploie le grand esprit, Dépose un signe devant nous, qu’entre lui et les autres Est une alliance entre lui et les autres puissances. Non lui seul, les incréés, les éternels Y sont tous là reconnaissables, de même comme aux plantes aussi La Terre Mère et la lumière et l’air se reconnaissent. Mais cependant est-il enfin, ô puissances sacrées, pour vous Le signe de l’amour, le témoignage De ce que vous êtes encore, le jour de fête Qui rassemble tout, où le céleste n’est pas Manifesté par le prodige, encore invisible dans l’orage, Mais où par le chant l’un à l’autre hospitalier Dans le chœur à présent, un nombre sacré Sont les bienheureux de toutes les façons Ensemble, et vous aussi qui êtes les plus aimés, Auxquels il s’attache, ne faites pas défaut ; c’est pourquoi je t’appelle Au festin qui est apprêté, Toi, l’inoubliable, toi, au soir du temps, Ô jeune homme, toi, pour être prince de la fête ; et ici ne reposera pas Pour s’endormir notre race, Jusqu’à ce que, les promis, vous tous, Tous les immortels, vous nous alliez Dire, depuis votre ciel, Être là dans notre maison. Par un léger souffle les brises Déjà vous annoncent, Vous présagent la vallée fumante Et le sol qui bourdonne encore de l’orage, Pourtant l’espoir rosit les joues, Et devant la porte de la maison S’assoient mère et enfant, Et ils contemplent la paix Et peu semblent devoir mourir, Tient l’âme un pressenti, Diffusé par une lumière dorée, Il tient une promesse aux plus anciens. Elles sont bien, les saveurs de la vie, Apprêtées d’en haut et aussi Éconduites les peines, Car tout plaît à l’instant, Mais le simple Plus que tout, car longtemps désiré, Le fruit d’or, Du tronc originel Tombé dans les secousses de la tourmente, Mais alors, tel le bien suprême par le destin sacré lui-même Protégé par de tendres armes, Est-ce la forme des Célestes. Comme la lionne as-tu gémi, Ô Mère, quand tu as, Nature, perdu les enfants. Car, par trop aimante, te les volait Ton ennemi, quand tu le recueillais presque Comme les propres fils, Et aux satyres les dieux se sont unis. Ainsi as-tu beaucoup édifié, Et beaucoup enseveli, Car il te hait, ce que Tu as prématurément À toute force tiré vers la lumière. Maintenant connais-tu, maintenant laisses-tu cela ; Car volontiers insensible se repose-t-il, Jusqu’à mûrir, craintivement affairé en bas. Friedrich Hölderlin, traduction française de Patrick Guillot du poème « Friedensfeier » |
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