ta chanson, je sais, elle n'est pas pour moi... mais c'est comme ça, Barde... si c'est toi ou quelqu'un d'autre, quelle serait l'importance?!... parle-moi de mes silences, un peu, une petite cuillère de ciel clair… comme je m'ennuie d'un aboiement et d'un chant amenés ici par le Vent!... et pas n'importe lequel, mais celui que le Zéphyr sirote de la source, dont les racines sont tressées avec celles des oliviers de la Haute Falaise...

Barde, il me reste encore un "dor", de m'endormir au moins une fois sous ton vers coloré d'encre du rayon bleu... que je rêve de toi, de celui né de et pour "être", le roumain "a fi"... le jaune de la lune de l'œuf avec le mystère vierge...

je ne sais pas comment, quand et où tout a commencé, je sais, pas plus, que la fin à la bordure brodée de l'Infini...

tu m'as tant éloignée que, dans ma fenêtre, depuis une éternité que seule mon âme la connaît, la lune n'est plus apparue, la reine de la nuit est disparue… et tu le sais, mon Barde, ma fenêtre porte si bien un rideau jaune en soie de murmures crépusculaires...

si tu savais comme ce que je te dis est vrai, tu te tairais... et j'arriverais chez toi pleine du dernier "dor" soumis comme une prière à un seul mot… un endroit... une place... un point... où il y a un banc tressé de fines tiges d'osier... toi, tu m'attends avec mes pensées tendres te coulant sur les joues en pierre...





..................
"dor" = nostalgie, le fait de s'ennuyer de qqn.





Montréal, 23 avril 2008