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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-01-19 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt Jamais je n'ai fermé les yeux malgré les vertiges sucrés des euphories même quand mes yeux sentaient le roussi ou en butte aux rafales montantes des chagrins Car je trempe jusqu'à la moelle des os jusqu'aux états d'osmose incandescents dans la plus noire transparence de nos sommeils Tapi au fond de moi tel le fin renard alors je me résorbe en jeux, je mime et parade ma vérité, le mal d'amour, et douleurs et joies Et je m'écris sous la loi d'émeute je veux saigner sur vous par toute l'affection j'écris, j'écris, à faire un fou de moi à me faire le fou du roi de chacun volontaire aux enchères de la dérision mon rire en volées de grelots par vos têtes en chavirées de pluie dans vos jambes Mais je ne peux me déprendre du conglomérat je suis le rouge-gorge de la forge le mégot de survie, l'homme agonique Un jour de grande détresse à son comble je franchirai les tonnerres des désespoirs je déposerai ma tête exsangue sur un meuble ma tête grenade et déflagration sans plus de vue je continuerai, j'irai vers ma mort peuplée de rumeurs et d'éboulis je retrouverai ma nue propriété (Gaston Miron, L'Homme Rapaillé, Montréal, l'Hexagone, 1994)
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