Isabeau le beau damoiseau
Au chaud
Se blottit en lapereaux
Contre mes pectoraux
En ce jour de fièvre et de tempête d’hiver
Près de Saint-Nazaire
Il grelotte à s’en rompre la glotte
À en perdre la raison et la jugeote…
« Isabelle ma belle demoiselle
Et si tu me fredonnais une ritournelle
Pour mon repos et mon sommeil? »
Et la belle Isabelle
Se mit à chantonner ce vieil air de sa mère :
« Isabeau s’y promène le long de son jardin.
Le long de son jardin sur le bord de l’île,
Le long de son jardin sur le bord de l’eau,
Sur le bord du vaisseau. »

Isabeau le blond garçon
Au chaud
Se blottit en chatons sur l’édredon
Contre mes deux tétons
En un clin d’œil
Le beau damoiseau ferma l’œil
Et on entendit ses ronrons
Oubliant grelots et frissons
Fièvre et tempête d’hiver
Soufflant près de Saint-Nazaire
Isabeau le beau damoiseau
Ronronne aux sons de la berceuse et du rondeau
De sa belle Isabelle


À force de trop regarder et caresser
Isabeau son beau tourtereau
Isabelle la belle tourterelle cesse de fredonner
L’ancienne ritournelle car trop de sanglots
Et de pleurs noient ses cils allongés
Embrument sa mélopée…
Ouvrant l’œil, la bouche et levant le menton
Isabeau le blond garçon
Lui adresse tendrement
Déclare amoureusement :
« Isabelle ma belle hirondelle,
Ne pleurez point ma belle,
Vos larmes, je sécherai
Par une pluie de baisers! »