Assise dans le fauteuil rouge
Immobile, silencieuse.
Autour d’elle tout bouge
La vie, la vie, arrogante, vaniteuse.

Elle : figée, une pierre,
Un rocher ancré au fond de la mer,
Un lac d’eau dormante,
Une montagne immuable et patiente,
Une herbe posée entre deux pages,
Un simple instantané, une image,
Un livre mort au fond d’un grenier
Une montre sans remontoir ni idée
Sans aiguille, sans heure,
Sans conscience du temps,
Un pâle souvenir du bonheur
D’un sourire, d’un instant

Assise dans le fauteuil rouge
Elle décroise les doigts,
Tout s’arrête, rien ne bouge
Elle se lève et puis s’en va.