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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2019-10-21 | [Ce texte devrait être lu en romana] | Inscrit à la bibliotèque par Necula Florin Danut
J’ai plus des souvenirs que si j’avais mille ans.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans, De vers, de billets doux, de procès, de romances, Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances, Cache moins de secrets que mon triste cerveau. C’est une pyramide, un immense caveau, Qui contient plus des morts que la fosse commune. - Je suis un cimetière abhorré de la lune, Où comme des remords se traînent de longs vers Qui s’acharnent toujours sur mes morts les plus chers. Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées, Où gît tout un fouillis de mode surannées, Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher, Seuls, respirent l’odeur d’un flacon débouché. Rien n’égale en longueur les boiteuses journées, Quand sous les lourds flocons des neigeuses années L’ennui, fruit de la morne incuriosité, Prend les proportions de l’immortalité. - Désormais tu n’es plus, ô matière vivante! Qu’un granit entouré d’une vague épouvante, Assoupi dans le fond d’un Saharah brumeux; Oublié sur la carte, et dont l’humeur farouche Ne chante qu’aux rayons du soleil qui se couche.
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