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■ Magnolia
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2017-06-21 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt La Mouche et la Fourmi contestaient de leur prix . Ô Jupiter ! dit la première, Faut-il que l'amour-propre aveugle les esprits D'une si terrible manière, Qu'un vil et rampant Animal A la fille de l'air ose se dire égal ! Je hante les palais, je m'assieds à ta table : Si l'on t'immole un boeuf, j'en goûte devant toi ; Pendant que celle-ci chétive et misérable Vit trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi. Mais ma Mignonne, dites-moi, Vous campez-vous jamais sur la tête d'un Roi, D'un Empereur ou d'une Belle ? Je le fais ; et je baise un beau sein quand je veux : Je me joue entre des cheveux ; Je rehausse d'un teint la blancheur naturelle ; Et la dernière main que met à sa beauté Une femme allant en conquête, C'est un ajustement des Mouches emprunté. Puis allez-moi rompre la tête De vos greniers. Avez-vous dit ? Lui répliqua la ménagère. Vous hantez les palais ; mais on vous y maudit Et quant à goûter la première De ce qu'on sert devant les Dieux, Croyez-vous qu'il en vaille mieux ? Si vous entrez partout, aussi font les profanes. Sur la tête des Rois et sur celle des Ânes Vous allez vous planter ; je n'en disconviens pas ; Et je sais que d'un prompt trépas Cette importunité bien souvent est punie. Certain ajustement, dites-vous, rend jolie. J'en conviens : il est noir ainsi que vous et moi. Je veux qu'il ait nom Mouche : est-ce un sujet pourquoi Vous fassiez sonner vos mérites? Nomme-t-on pas aussi Mouches les parasites ? Cessez donc de tenir un langage si vain : N'ayez plus ces hautes pensées. Les mouches de cour sont chassées ; Les Mouchards sont pendus, et vous mourrez de faim, De froid, de langueur, de misère, Quand Phébus régnera sur un autre hémisphère. Alors je jouirai du fruit de mes travaux : Je n'irai, par monts ni par vaux, M'exposer au vent, à la pluie ; Je vivrai sans mélancolie. Le soin que j'aurai pris, de soin m'exemptera. Je vous enseignerai par là Ce que c'est qu'une fausse ou véritable gloire. Adieu, je perds le temps : laissez-moi travailler; Ni mon grenier, ni mon armoire, Ne se remplit à babiller."
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