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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-05-18 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt « La terre est pleine de fantômes » Ibsen Automne, crépuscule, amour perdu… c’est l’heure Où sortant de la nuit du passé, tour à tour Des fantômes voilés entrent dans ma demeure Et lentement, sans bruit, en vont faire le tour. Ils passent, passent tous en funèbre cohorte. Le premier en pleurant dit : « Me reconnais-tu ? » J’ai depuis si longtemps déjà franchi ta porte… -Non, non, qui donc es-tu fantôme ? –La Vertu ! L’un vient mystérieux et pâle sous ses voiles Et j’ai tendu les bras vers lui : « Découvre-toi ! » Mais il montre là -bas l’horizon sans étoiles Et secouant le front me dit : « Je suis la Foi ! » Ils s’éloignent. Dehors le vent chante les psaumes Et tandis qu’autour d’eux s’effeuillent les grands bois Le plus lent, le dernier de mes tristes fantômes Se retourne encore une fois… Je sonde son visage en tremblant d’épouvante, Ton visage adoré qui sombre avec le jour. Le crépuscule est là , j’ai peur ! Oh ! comme il vente ! Tu n’étais qu’un fantôme aussi toi, mon Amour ! (Jeanne Neis-Nabert, « Carnets d’une morte » in Silences brisés, 1908, pp. 127-128)
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