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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-04-18 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt De noir et de fauve tigrée, On sent, rien qu’à passer la main Dans sa fourrure bigarrée, L’odeur du musc et du jasmin. Le fin triangle des oreilles De velours pâle est recouvert, On voit briller au fond des treilles Ses deux grands yeux de raisin vert. Son petit nez en virtuose Ronronne du matin au soir, Il est doublé de satin rose Son petit nez de satin noir. On la devine aristocrate, À la fine et souple façon De vous donner un coup de patte Avec la griffe en écusson… Toutes ces grâces infinies Ne vont pas sans graves défauts… Elle a de nocturnes manies Et fornique avec les crapauds. La voisine qu’elle importune Affirme par tout le pays Qu’elle amène à la basse lune Des vipères dans son logis. Qu’elle rencontre au cimetière Un grand chat roux, maigre, galeux Et qu’ils s’aiment dans la gouttière Aux clairs d’étoiles flous et bleus. Toute la paroisse lui prête Les moins catholiques ébats… On assure qu’aux soirs de fête Elle fréquente les sabbats. Qu’en ses maléfiques prunelles, Le doigt crochu, corné, noirci D’Astaroth prend des étincelles Et que son poil sent le roussi… Nous laissons dire : pour la foule, Nous avons un mépris pareil. – Moi, j’ai mon rêve, elle, se roule Avec un rayon de soleil. - (Jeanne Neis-Nabert, « Poèmes » in Silences brisés, 1908, pp. 23-25)
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