agonia francais v3 |
Agonia.Net | Règles | Mission | Contact | Inscris-toi | ||||
Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial | ||||||
|
||||||
agonia Textes Recommandés
■ Magnolia
Romanian Spell-Checker Contact |
- - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-03-11 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt Le feu gris rongeant les cavernes du cœur avec des cris montant aux étages supérieurs Avec des cris montant jusqu’aux toits du monde Avec ce cri lourd des astres ébranlant le silence sidéral Ce feu pareil à la pointe d’une rouge épée Pourquoi l’avais-tu allumé quand tu savais que ton souffle même en serait effrayé Je ne demandais pourtant qu’un peu de jour et de quiétude Je ne demandais qu’un œil et qu’un reflet d’épaule Je ne demandais que ma part d’homme assoiffé de lambeaux Je ne demandais qu’une part raisonnable de désespoir Je ne demandais que l’humiliation de mes deux genoux N’étions-nous pas partis lestés d’étoiles étincelantes Nos sourires dans nos gorges comme des anneaux de fiançailles Nos doigts comme des oiseaux tremblants Nos yeux vissés plus loin que les éternités Nos corps mêlés comme si l’enfant déjà jouait dans nos chairs N’étions-nous pas partis comme ces voiles pour des mers indéfinies Pourtant tu savais que le feu porterait l’immense incendie des volcans Tu savais la torche implacable des buissons allumés Tu savais la nuit vide et l’aurore sans douceur Tu savais l’homme nu parmi son désert Tu savais sa souffrance comme un prochain cadavre Et ma souffrance vivait des serpents de ton prochain oubli Guettant l’heure du couteau de ton absence Guettant l’ombre où se perdrait ton ombre Guettant le premier mot sur ton visage de morte Guettant le nœud profond des cyclones inévitables Guettant le Signe et le Nombre choisis Guettant les pitoyables sourires de la première trahison Ah que soient noyées les clefs des portes d’or Que soient maudites ces paumes tièdes sur un front perdu Qu’une nuit sans fin déroule sur moi ses voiles de plomb Ah qu’une fleur insensée pousse sur ce charnier Je ne veux plus qu’enfoncer ma nuque et mes doigts dans ce délire Où veille le froid brûlant de la dernière solitude (Alain Grandbois, Les Îles de la nuit, 1944. Initialement publié en 1934 in Poèmes, Hankéou, Chine)
|
||||||||
La maison de la litérature | |||||||||
La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net
E-mail | Politique de publication et confidetialité