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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2014-12-14 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt À José Moreno Villa Silence de chaux et de myrte. Mauves dans les herbes fines Sur une toile jaune paille la nonne brode des giroflées. Volent dans le lustre gris les sept oiseaux du prisme. Tel un ours panse en avant loin de là grogne l’église. Comme elle brode ! Quelle grâce ! Sur la toile jaune paille elle aimerait bien broder des fleurs à sa fantaisie. Quel tournesol ! Quel magnolia de faveurs et de clinquant ! Quels safrans et quelles lunes sur la nappe de l’autel ! Cinq oranges en compote cuisent dans l’office proche : ce sont les plaies du Christ cueillies près d’Almeria. Dans le regard de la nonne galopent deux cavaliers. Une rumeur dernière et sourde lui décolle la chemise, la vue des monts et des nuées dans les lointains arides fait qu’alors son cÅ“ur se brise, son cÅ“ur de sucre et de verveine. Oh, quelle plaine escarpée sous l’éclat de vingt soleils ! Quelles rivières soulevées entrevoit sa fantaisie ! Mais à ses fleurs elle s’applique tandis que debout dans la brise l’éclat du jour joue aux échecs par les fentes de la jalousie. Traduction d’Armand Guibert. (Federico GarcÃa Lorca, Romancero gitan, Seghers, Collection Poètes d’aujourd’hui, 1973, pp. 135-136)
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