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■ Magnolia
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2014-03-31 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt Non, l’amour n’est pas mort en ce cœur et ces yeux et cette bouche qui proclamait ses funérailles commencées. Écoutez, j’en ai assez du pittoresque et des couleurs et du charme. J’aime l’amour, sa tendresse et sa cruauté. Mon amour n’a qu’un seul nom, qu’une seule forme. Tout passe. Des bouches se collent à cette bouche. Mon amour n’a qu’un nom, qu’une seule forme. Et si quelque jour tu t’en souviens Ô toi, forme et nom de mon amour, Un jour sur la mer entre l’Amérique et l’Europe, À l’heure où le rayon final du soleil se réverbère sur la surface ondulée des vagues, ou bien une nuit d’orage sous un arbre dans la campagne, ou dans une rapide automobile, Un matin de printemps boulevard Malesherbes, Un jour de pluie, À l’aube avant de te coucher, Dis-toi, je l’ordonne à ton fantôme familier, que je fus seul à t’aimer davantage et qu’il est dommage que tu ne l’aies pas connu. Dis-toi qu’il ne faut pas regretter les choses : Ronsard avant moi et Baudelaire ont chanté le regret des vieilles et des mortes qui méprisèrent le plus pur amour. Toi quand tu seras morte Tu seras belle et toujours désirable. Je serai mort déjà , enclos tout entier en ton corps immortel, en ton image étonnante présente à jamais parmi les merveilles perpétuelles de la vie et de l'éternité, mais si je vis Ta voix et son accent, ton regard et ses rayons, L’odeur de toi et celle de tes cheveux et beaucoup d’autres choses encore vivront en moi, Et moi qui ne suis ni Ronsard ni Baudelaire, Moi qui suis Robert Desnos et qui pour t’avoir connue et aimée, Les vaux bien ; Moi qui suis Robert Desnos, pour t’aimer Et qui ne veux pas attacher d’autre réputation à ma mémoire sur la terre méprisable. (Robert Desnos, À la mystérieuse (1926) in Corps et biens, 1930)
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