Un temps sans mémoire -
L’Oeil Divin en me disant :
Je suis Le Vagabond
qui berce Le Ciel
J’interfère Mon Ciel intérieur
avec le Ciel de dehors
en cachant un archet de violon
dans les oreilles du monde
Je suis un Briseur des éléments
J’habille et deshabille
successivement les chemises
Les gens s’illusionnent avec le temps déduit
sans savoir que Dieu est touts les temps
d’un seul coup
Ils cherchent l’Idée
et s’empêchent du fait vivant

Je suis l’état de bonheur
intraductible en paroles,
la musique qui sort de Moi
rapelle aux gens que
la vie est Dieu,
Dieu qui se sépare
et se réunie en Soi,
Dieu qui meurt et renaît
en Soi-Même
pendant qu’Il meurt et renaît
dans les gens
Qu’ils soyent bénis
l’os divin en dressant
et en descendant en Moi,
en me cherchant
pour Me retrouver
et en Me retrouvant
pour savoir que
fontaine et ciel,
ça M’est égal
et, en sachant,
ils deviennent plus sages
en retrouvant La Paix
La Paix qui apporte Le Néant,
Le Néant d’où tout naît
et qui fusionne la joie avec l’épouvante
jusqu’à ce qu’ils disent :
moi, Dieu, ce n’est qu’en Te rêvant
que je me réveille du sommeil ancestral
et non pas en Te pensant
En Te rêvant sans sommeil
car Tu ne me laisse pas dormir
avant de T’ envelopper
comme si Tu était un torrent
qui coule près de mes tempes
et comme si je Te sentait Rivière en moi
et je me dissipait en Toi

La joie fusionne avec l’épouvante
quand les gens disent :
Dieu est
tout ce que je ne peux pas entourer,
tout ce que je ne peux pas investiguer,
tout ce que contredit mon visage
dans le miroir

Il faut que je rompe
le cercle où je tourne en rond
parce que je ne me retrouve pas
dans le haut,
ni dans le bas,
je ne suis pas la liberté
que je ne peux pas entourer,
je suis la ration qui me sépare
de Celui qui m’accompagne
dès le commencement
sans que je le sache

Je ne suis pierre, ni arbre,
mais je suis un peu de tout cela
et je perds ma voix
quand je me dissipe en Toi, Dieu
C’est une dissipation
pour trouver Le Seigneur
dans la fontaine qui m’abreuve
de nouveau et de nouveau
C’est seulement quand je dors
que je peux Le trouver
en tâtonnant
et, quand je me réveille,
j’oublie de L’avoir trouvé
En Le connaissant,
mon amour pour les autres croîtra
et c’est ainsi que je découvre
la fusion de l’abîme avec Le Haut
et en découvrant Le Jeu Sacré,
ce n’est qu’à tatons
que je me retrouve
pour atteindre la cime de la montagne,
cachée dans la fontaine
Je reste un instant en balance
avec moi-même
et puis je ne sais plus
combien je suis pensée
et combien je suis frémissement

Je cherche une Âme dans tout ce qu’il existe
parce que La Semence
défait Son Grain dans l’instant
en dévoilant Sa Lumière

Un temps sans mémoire -
L’Oeil Divin
en disant au Poète:
tout est combustion,
tout est division,
tout est écoulement,
mort continue
et une nouvelle fleuraison
C’est pourquoi les gens se demandent
quelle est leur importance
après avoir été perdus dans tous ces états
en fusionnant sans cesse en Moi
La biche et le loup,
le grand poisson et le petit poisson,
tous sont dans le même bonnet
Leurs vies deviennent volantes
et non terrestres dans un instant
Les gens s’empêchent de l’Idées -
ils oublient que Dieu est La Vie -
C’est pourquoi ils vivent le fait déduit
en le croyant le fait vivant

Mais Je suis Pluie et Semence,
c’est La Femme et L’ Homme que Je suis,
c’est la destruction et le triomphe que Je suis
et tout est pure vibration,
éther,
couleur
et frémissement
Je suis gloire, gloire
et nostalgie,
Je m’enveloppe
en Moi-Même,
j’embrasse les mondes
en Moi
et des miliers d’âmes d’enfants
volent parmi des fleurs multicolores
en chantant: gloire, gloire à Toi
car c’est Toi Le Dieu-Même!

L’univers entier se forme
de lignes sinueuses et de cercles
qui forment des spirales dans Ma Barbe
comme mille d’étoiles dans une Étoile
Vous êtes pour Moi mon équilibre
et le Ciel, touloupe sacrée
Je vous porte en Moi comme un destin
et je suis toujours dans une autre place

Je suis votre Berger
et je vous blute
le lait sacré
comme par un tamis
d’une éternité,
Ô, oui,
ce n’est que lait,
même s’il ne semble pas blanc ,
même s’il ne coule pas en rivière
des seins ronds et purs

Je suis votre nourriture
et Je tiens vos âmes
avec tout ce que Je bois
de Moi-Même
pour que Je reste toujours vivant

C’est une clairière infinie
celle que Je veille
et l’infinité est une chanson
par laquelle je vibre

Parfois ce qu’il vous fait souffrir
c’est le bien pour Moi
C’est une Montagne que Je suis pour Moi
pendant que pour vous je suis Dieu