Dans Paris chaque détour ou promenade,
Je n'y peux rien, prend des airs de pèlerinage
Le nez au vent, sans y penser, j' pars en ballade
Et vlan à chaque fois je m'arrête au péage ;
A la barrière des souvenirs

Certaines rues me sont à présent interdites
Parce que les souvenirs m'attendent aux carrefours
Prudente malgré moi, désormais je m'évite
De raviver des plaies qui suppurent toujours.
Ils sont brulants mes souvenirs

Car il est des quartiers où chaque réverbère
Me salue d'un "Bonjour, dis-moi, tu te souviens"
De ces jours trop lointains, amoureuse où colère
Où tout se terminait par "je t'en prie, reviens".
Taisez-vous donc mes souvenirs

L'unique rendez-vous où tu me sois fidèle
Est fixé à jamais dans l'allée des cyprès
Au cours de ces années, soit douce soit cruelle
La vie reprit ses droits, mais j'espère qu'après
Réunis par l'amour que nous ne pûmes vivre
Que par bribes, en secret, avec remords parfois,
Dans cet ailleurs parfait, enfin nous serons libres
D'aimer et d'être heureux; c'est mon credo, ma foi.
Ils sont si doux mes souvenis