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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2013-03-20 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt Sur mon épaule pose Ta lourde tête et pas un mot ne dis Puis goûte de chaque larme éclose La saveur douloureusement suave et lasse de la lie. Le jour viendra Où de soif et d’angoisse éperdue En vain tu te languiras De ces larmes perdues. Sur mes cheveux laisse Ta main ; ma tête lourde est courbée ; Ce qui faisait ma jeunesse Tu me l’as dérobé. Elle est à jamais envolée La splendeur de la jeunesse, la source de toute joie Dont l’éclat doré semblait éternellement durer. Seuls restent la colère et le désarroi. Et des nuits, des nuits sans fin, Fiévreuses et déchaînées Où la ronde des plaisirs de l’amour anciens Traverse douloureusement mon rêve éveillé. Aux heures de rare répit Ma jeunesse s’approche parfois de moi Telle une hôte craintive et pâle et gémit ; Mon cœur se serre alors d’effroi. Sur mes cheveux laisse Ta main ; ma tête lourde est courbée ; Ce qui faisait ma jeunesse Tu me l’as dérobé. (Hermann Hesse, Lauscher, Paris, Maren Sell/Calmann-Lévy, 1998, p. 191)
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