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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2013-01-14 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt La nuit, j’aime, l’air ouvre ses paupières, Ma solitude montre son visage. Quel est le nom de ce pays où je pénètre ? Est-ce moi-même ? est-ce le désespoir ? Aveugle, je jette des oiseaux dans le ciel, Je suis de la main cet arbre qui tremble, Je parle du plus obscur de mon enfance. Terre, temps premier dans mes veines ! Naîtrai-je du tranchant même de cette épée ? Je retiens des yeux la soudaine neige, J’essaie des mots naïfs et gauches, Je m’enveloppe d’un vaste frisson. Tout entier projeté à la pointe du temps, À l’extrême bout de mon âme, Est-ce la mort que j’entends battre en moi ? Menacé, prêt à l’assaut, De partout mon sang fait surface. Je guette, nu, le premier coup de vent. (Gatien Lapointe, Le premier mot, précédé de Le pari de ne pas mourir, Montréal, Éditions du Jour, 1967, p. 19)
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