j’ai un *dor ardent
qui me brûle fortement...
avoir un bateau et moi
être le capitaine glamour
au chapeau avec le bord étincelant
brodé d’un nuage blanc
apporté par un pirate illuminé
aux épaulettes lunaires
arrivé en cachette du **Rodador stellaire...

sur une musique vibrante
je lancerai une ancre
invitation galante
@ tous les êtres
qui ne sont plus parmi nous
qui n’y ont jamais été
et qui n’y seront non plus...
@ toutes les choses
qui sont disparues ou
ne sont pas encore arrivées
par souci d’avoir un meilleur sort
qu'une place sur le bateau
dirigé par le capitaine au chapeau
bordé de papier d’étain...

alors...

que la nuit mette en vedette les étoiles du ciel
pour la façon poétique de trouver leur place
sur le firmament

que le jour mette en lumière
tout ce que je regarde
incapable de croire
qu'il en est ainsi... une histoire
pour endormir les étoiles
et les petits oiseaux parlants

que le lever du soleil soit le premier accord
toujours unique et à jamais en répétition
chaque matin...

quand le soleil arrive au plus haut
dans la journée
la musique doit être colorée
d’un esprit commun de tout ce qu'il existe
sur le bateau
- les invités du capitaine glamour -

c’est le tour du jour de tromper le lever avec le coucher
le midi avec le minuit
qu'il soit ainsi
une répétition avant sept
quand les murmures commencent à surgir à la dérobée
et une lumière de rêve revient
les bras pleins de cadeaux
pour la nuit prochaine...

*

tous ceux-ci sont des riens
d’une monnaie d’échange étrangère
pas sur la terre
mais dans l’esprit

par chance
ou par hasard
qui sait (?)
il y a une autre monnaie
battue à la mesure
de ceux qui n’existent plus
et ceux qui ne seront que dans Son pouvoir
d’être élus

*

au début
tous les invités ont accepté...
avec un sourire
au même pas
se sont dirigés
déterminés et curieux
vers l’escalier du bateau...
après... il est arrivé
comme une merveille
que personne ne comprenait...
leur pensée dégageait un sentiment
ou quelque chose ressemblant à ça....
un péché vaincu en lange...
qu'est-ce que nous cherchons sur ce bateau
un sortilège du capitaine
au chapeau sophistiqué (?)

*
en me réveillant
je suis tombée dans le rêve
il était 9
matin d’un mercredi
autre chose je ne sais plus
je me rappelle pourtant que
je devais chauffer le lait
et préparer un café indonésien
pour ma mère...
..........................................

j’ai entendu un aboi de chien
après quoi
plusieurs... ou seulement l’écho...
j’avais manqué parait-il
le chant du coq
de la cour restée seule
derrière le bloc-appartements...
j’ai regardé par la fenêtre du cinquième étage
j’ai vu les arbres nus et naturels
sans habits givrés
comme j’avais pensé
qu'ils devaient être...
il était donc vers la fin de l’automne
ou début du printemps...

néanmoins...

encore quelques jours
et je vole
vers un endroit qui ressemble
à un autre qui existe déjà en moi
c’est un aller
c’est un retour
c’est un rêve
ou un réveil
.......................
quelque chose existe
et la vérité c’est Lui qui me l’apprendra
la seule vérité
libre
gardée par le berger de la croyance
dans l’autel d’un matin mystérieux
sans temps
sans saison
sans raison...
l’autel de l’être
verbe et nom

ainsi le doute fondra en certitude

*

c’était l’heure montrée
par l’horloge de l’être
au cadran solaire
vu du cinquième étage
d’ici et de là-bas...
..................................





*dor : nostalgie, mal du pays, désir mêlé de regret, se tarder de voir qqn... et plus que ça... une plénitude profonde d’une douce tristesse

**Rodador : territoire (pays) adoré, de l’univers poétique - marque - Ioan-Mircea Popovici