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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2012-12-04 | |
La pâle Virginie, alors que la Nuit,
De sa noire cape trouée avait couvert la terre, Au bord d’une rivière d’ennui, Couchait sa tête sur les roseaux, Et, au silence sans oiseaux, À la sagesse des eaux, des arbres et des hêtres, À la splendeur de l’herbe et des quenouilles, Elle confia : «Ce monde est sans tendresse pour moi, Et de l’Homme je suis lasse, lasse à en mourir. Il ne peut que se couvrir de sa honte, Masquer le temps qui coule Avec ses propos vains, et oublier L’innocence avec laquelle il pensait à demain Alors qu’il tenait dans ses mains La coupe dorée du vin de l’enfance vénérée. Comme le nuage qui masque le Soleil à l’aube, Je m’évaporerai et il ne restera plus rien De mon angoisse et des liens et des désirs Qui tourmentaient mon sein.» Les herbes et les quenouilles Pleurèrent des larmes fraîches Alors que le Soleil matinal paraissait, et Que ses rayons filtraient à travers un nuage. Un Brin d’Herbe se dressa, petit et délicat, et lui dit : «Regarde-moi, qui suis si frêle, et que chacun de tes pas Écrase. Et pourtant chaque matin je me tends et je cherche La lumière, et j’en rêve durant la nuit. Regarde-moi, Symbole de la fraternité, de l’amour, Je pousse sur toutes les terres, et je rends le Sol Doux et agréable, joli, odorant, j’en fais Un endroit où il fait bon s’étendre et rêvasser, Je suis la forêt des fourmis, lieux sacré des vers, La nourriture des vaches, et quand je meure, J’exhale ma vie au bénéfice de tous, Et quand je vis, je vis au bénéfice de tous.» La pâle Virginie tressaillit. «Et moi, que suis-je, qui ne sert à rien Aux fourmis, qui ne suis pas pâture pour les vaches, Et qui s’évapore comme le nuage du matin ? Si ce n’est que pour m’évaporer De la mort lente et vaine, Pourquoi ne laisserai-je pas les eaux Entraîner ce corps inutile Vers la mer ?» Le Brin d’Herbe dit : «Demandons au nuage son avis ! Nuage, nuage, parle de toi à Virginie, Puisqu’elle dit que toi et elle vous êtes semblables !» Et le Nuage dit : «Ô quand le matin le Soleil levant Me dissipe et me sème aux quatre vents Mon âme s’étend et atteint une amplitude Si grande que je vais sur chaque fleur, Une partie de moi va louer les fleurs Et embrasse, baiser rafraîchissant et céleste La fourrure des moutons, le calice des roseaux. Et je leur donne mon amour qui est comme une Mélodie, mon amour de triste pluie, Mon amour d’arc-en-ciel, Et chaque matin, quand je me dissipe Ce n’est pas pour disparaître Mais pour me fondre Dans la mystique nuptialité Éternelle de l’Amour Pour embrasser l’Univers De ma fraîcheur qui lui est aussi Nécessaire que le travail des vers Et que la tâche de l’air, et que celle des ruisseaux.» Ainsi, le Poète dit que La rosée du matin Est l’amour de Virginie Qui vient rafraîchir Le monde.
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