Une araignée
Tissa une toile
Dans le grenier
D’un manoir abandonné

Une araignée
D’ennui
Tissa
Architecture
Sa toile d’idées

Dans le grenier
D’un manoir abandonné

Vieux grimoire pourri
Depuis ce jour
Chaque innocent
Ange
Qui visite le manoir
S’empêtre
Dans la toile

Mais l’araignée
Est morte
Depuis longtemps
Et le manoir
Est décrépit
Comme un cercueil

Alors l’innocent s’ennuie
Sur la grande toile d’idée
Dans l’obscur grenier
Du manoir damné
Et il pourrit
Un peu plus à chaque année
Dans l’obscurité

Il en vient à invoquer
Comme une puissance
Divine
L’araignée
Qu’elle mette fin à
Ses souffrances
Sur la grande toile
Inanimée

Rien ne bouge
Quelques sinistres
Craquements
Mais un jour

Un météore
Illumination céleste
De feu pur rouge orange
Troue
Le plafond du grenier
Et emporte
Dans les brasiers
La toile
Et deux ou trois innocents
Martyrs

Les autres
Hagards
Hébétés
Volèrent les bicyclettes
D’une famille de bergers
Et allèrent dans une taverne
Pour boire
À la nouvelle liberté

L’araignée morte
Viendra pourtant
Et
Y a-t-il vraiment
Quelque chose qui a changé ?