Assis tel un ascète d’Asie sur la chaise du vide
Je contemple le livre de la vie,
Feuilleté depuis la genèse
Par du mystère, les exégètes
Monde enfoui, comme une poésie
Dans le puits infini de mon être
Celui là qui me fit grand obscur
Avant même que de naitre
Dans ma longue nuit nègre
Assis comme un ascète d’Asie
Sur le siège du vide
Je médite le regard plein de rides
Sur le sort qu’hérite l’humanité avide de vanité
Et au carrefour universel de ma destiné
Je me vois pousser des ailes tel un illuminé
Moi humanité posthume,
Victime de son propre succès
Je viens de loin pour faire mon procès
Et la nuit qui pointe à l’horizon, oh oracle
Me fait contempler mon progrès en débâcle
Comme un triste miracle
Humanité en otage
Dans les étages d’ambitions et de mirages
A l’heure de la confusion à profusion
Et de la grande transition des âges
Mon crayon comme un sage
Trace un rayon, le message
De la mondialisation de la révolution
Ma plume agit
Car le monde désormais se réfugie
Dans une profonde léthargie
Et pour cela je verserai encore
Beaucoup d’encre et de sang
Pour ravir un monde, moins indécent
Pauvre humanité responsable
D’avoir trop rêvé
La tête enfouie dans le sable
Au ciel les pieds rivés
J’ai cherché la vie à travers les galaxies
En oubliant qu’ici
Elle crevait sans merci
J’ai délaissé la terre
Dans un profond désastre
Pour suivre solitaire
Le chemin des astres
Oubliant que toute chose a son temps
Qu’on ne peut édifier
le futur sans présent,
Des ressources, j’ai piller
Des milliards gaspillés
Pour armer, déployer
Des machines à rayer
Des espèces par millier
Et derrière les victoires
Que consacrent l’histoire
Nos gloires, nos sacres
Se cache, un grand massacre
Aujourd’hui,
l’horizon obscur
Sur la figure, me tombe
Comme une hécatombe
Au carrefour historique de ma mission
Pauvre humanité éblouie par l’ambition
Moi grain de sénevé génétiquement modifié
De l’évangile du profit je porte les fruits de la malédiction
La tête assise dans la poussière
Je regarde passer les siècles
d’approche et de recul
De l’Humanité enceinte
D’un éternel crépuscule
il ne suffit plus de rêver
Seules la vérité et la justice
Sauveront l’Humanité de l’apocalypse

Copyrights, by Emile Amour Edang.