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Le textile des mots
poèmes [ ]
À ma fille Justine.

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par [Reumond ]

2012-11-05  |     | 



Illustration, Roland Reumond, selon Les amoureux de Peynet.




Comme la fourmi de la fable, elle tricote la vie... Tout simplement, au point de Jersey comme Victor Hugo tricotait La Légende des siècles.

Elle tricotait ainsi des poèmes avec amour pour se vêtir de mots, car sa bonne fée du mois de mai, elle-même portait un chandail de printemps.

Oui, elle savait tricoter de beaux mots aux couleurs chaudes pour la saison froide, et des plus austères à certains moments, comme pour se couvrir humblement d’ombres.

C’est bien connu que les mots tendres sont la laine des haleines, de baiser en baiser ; tout comme la laine d’acier habillait les côtes de maille, les fils croisés sont au fil de la vie des chemins de traverse, des méandres soyeux.

Car l’aiguille est baguette magique !

Nostalgique d’un temps où le temps n’avait pas prise, elle écoute les microsillons chanter sur le tourne-disque entre les sillons du cœur et ceux de sa tête, là où ça fait des nœuds dans les boules de laine.

Dans l’ivresse des aiguilles et la douceur de laines, avec patience, elle pelote le fil de ses pensées, au fil de ses idées et de ses rêves, comme se pelotent l’un contre l’autre les amoureux de Peynet.

Dans le calme, elle se fait des histoires, car elle préfère depuis toujours, le silence des laines aux rumeurs des réseaux sociaux et aux clameurs des rues.

Elle est une fille fine et unique comme un point de mousse sur une peau de bébé ; tricotant les mots pour préserver la nature et protéger les animaux ; tricotant de belles identités pour tous les sans-papiers, et des homes de laine pour les petits oiseaux et les grands SDF.

Comme l’infirmière délicate, pour tous les exclus de la Terre, et pour conjurer le mauvais œil, elle plante avec grâce et douceur ses aiguilles d’argent dans la pelote bleue du ciel.

Maille après maille, elle fait avec affection des tricots colorés pour les enfants difficiles, des chaussettes de clowns pour ceux qui étaient tristes, et même des bas de laine pour les fêtes de famille, tels ces vêtements brodés avec ferveur, à la mode du cœur et à l’image de l’affection quelle avait pour les siens.

À partir de la soierie du temps, entre la pâtisserie fine et les mailles du jour, ses mains fébriles travaillent à fabriquer du bonheur et de l’espace joyeux. Entre ses mains, la fourrure des livres fait une laine soyeuse.

Ariane dans ses dédales, voguant au gré du fil, dans le sens des aiguilles du Monde et des incertitudes, elle avance entre l'obsession du destin et la peur pour ceux qu’elle aime à la soierie.

À l’Est ou au Nord, cela dépend autant de la direction des vents que de la grosseur des aiguilles ; à faire des nœuds de cœur pour renouer avec toute sa créativité elle va son chemin.

Une maille à gauche, une maille à droite, mais toujours droit devant, elle va comme l’amour conduit la vie, vers des terres encore vierges comme la laine des anges et des agneaux.

Certains nomment « texte » le textile des mots, mais ils ne savent rien des maux qui tissent la vie, et de l’existence qui se brode de maux ; non, ils ne savent pas écrire aux crochets des atomes crochus, car, dans leur malheur, ils ne connaissent que les claviers des PC et les machines à tricoter les mots imprimés.

Pauvres locuteurs électrocutés, ils ignorent tout des tricots tramés avec tout l’amour d’une mère pour ses enfants, comme le sont ces attrapeurs de rêves de la culture amérindienne, ils tiennent au chaud l’âme et le corps et s’emparent avec adresse des bons esprits au passage des vents.


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